Une longue préparation
Daniel et moi sommes belges d’origine, vivant en France depuis 14 ans. Pendant plus d’un an, nous avons "animé" un groupe de 20 personnes sur le thème "comment créer un éco-village". Il y eut beaucoup de discussions, de beaux partages (dont trois jours de vie collective sur un eco-lieu), Mais au fil des mois, nous avons réalisé que la majorité d’entre nous étaient plutôt préoccupée par la recherche d’un lieu que par la communication entre nous. De ce fait, le groupe a fini par se disloquer faute de vision commune.
Cette expérience nous a néanmoins appris à communiquer en groupe avec le bâton de parole, et nous a fait ressentir l’importance d’apprendre à mieux se connaître (soi-même et l’autre) avant de se lancer dans un projet à plusieurs. Il en est résulté aussi des amitiés, chacun ayant repris sa route, peu étant partis.
Avec un autre groupe, nous avons vécu un projet d’éco-village qui s’est terminé de façon spéciale : le porteur de projet, autour duquel nous nous réunissions, disait disposer d’un capital fabuleux pour acheter un lieu extraordinaire en Bretagne. Après quelques réunions dans une ambiance très conviviale, il a disparu et il s’est avéré que le lieu n’était pas à vendre…
Echec, regrets ? Non, car cette expérience a généré des amitiés solides, tout en développant notre discernement et en mettant l’accent sur les difficultés à monter un projet en groupe, qui aille jusqu’au bout, c’est à dire vivre et partager ensemble sur le terrain. (Peut-être n’étions nous pas prêts ?)
Evolution personnelle
Rendus prudents, nous avons pris distance par rapport aux "projets éco-village", choisissant de développer les valeurs que nous portions en nous, en vivant "autrement" en couple et avec nos amis.
Nous avons appris à mieux nous connaître, à nous accepter et à nous écouter mutuellement.
Nous avons choisi de développer notre créativité et de vivre la simplicité volontaire - pas de (voiture, télévision, portable…), consommation réduite, tri, non-gaspillage, recyclage, troc de savoirs et services - compte à la NEF etc.
Nous avons aussi participé à des chantiers/trocs à divers endroits (jardinage, nettoyage et travaux de bricolage et construction).
L’expérience du chômage et la perte d’êtres chers nous ont également appris à vivre dans l’instant présent et à partager.
En août 2003, Daniel et moi avons visité des éco-lieux fonctionnant déjà depuis plusieurs années dans le but de les découvrir et de nous joindre à eux, le cas échéant.
La Ferme de Pauliane
Nos pas nous ont guidé vers la ferme de Paulianne, à Luc-en-Diois (Drôme) où vit un couple d’anglais Pam et Robin avec leur petit garçon Danny.
Site magnifique, en bordure de la rivière Drôme, sur 89 ha dont plus de 50 de bois et 20 en agriculture biologique. Pam et Robin vivent principalement de l’accueil des vacanciers, amis et Woofers, et de la vente de leurs céréales, conserves de légumes, de fruits et de certains produits bio.
Ils louent à bas prix des cabanes, bus, ou caravanes au confort rustique disséminés dans les bois, et plus cher des appartements confortables qu’ils ont aménagés dans une vieille maison jouxtant la leur.
Bercés par le chant des grenouilles et… par le train de nuit qui passe à 20m de là. (voie ferrée peu fréquentée), nous avons dormi dans une cabane au bord de l’étang.
Tous les soirs, dans une ambiance internationale, nous avons partagé les repas en devisant et chantant. Au début, à Paulianne ils étaient tout un groupe. Pam et Robin sont restés les seuls permanents, heureusement aidés par les nombreux Woofers qui reviennent chaque année. Ils recherchent des agriculteurs biologiques et des bûcherons qui les aident à gérer les 50 hectares de bois.
Nous leur avons demandé si, souhaitant entre autre, développer nos créativités (sculpture, peinture, sons…) nous pourrions nous joindre à eux, en créant notre activité propre. « Ce n’est pas si simple, car pour pouvoir s’établir et auto-construire sur un site agricole, il faut être agriculteur ou similaire » nous a répondu Robin.
Tres intéressant mais il n’y a pas de suite et fin ?