Comment ça roule ?
Tous les moteurs diesels peuvent fonctionner avec cette huile comme carburant, mélangée ou non à du diesel. Pour rouler avec un mélange à plus de moitié d’huile, il faut apporter le véhicule au garagiste (prévoir une facture d’environ 500 euros) ou faire soi-même une petite modification.
Du grain au tourteau
La fabrication de l’huile se fait en trois étapes : à partir de 1500 kg de graines, la tritureuse extrait 500 litres d’huile et rejette des tourteaux. Ces tourteaux ne sont pas perdus puisqu’ils peuvent ensuite servir pour l’alimentation animale, ou pour la construction (à la manière de la paille ou du chanvre).
Ensuite cette huile est décantée, puis filtrée. Elle peut alors être utilisée.
L’association
Au début, Marie et d’autres personnes motivées par ce projet se sont posés la question suivante : « Est-ce qu’on achète une petite presse pour nous, ou bien on en parle autour de nous et on en prend une plus grosse avec tous les voisins qu’en ont envie ? »
C’est cette 2eme option qui a été choisie, et qui a conduit à la création de Roule Ma Fleur. Une quarantaine de personnes ont pris une part de 150€, et avec des prêts pour compléter, l’association a acquis un modèle de moyenne puissance, qui coûte un peu plus de 10000€. Enfin, un ami a offert sa remorque pour amener la presse chez les adhérents.
Cet automne, les premières triturations ont eu lieu, et des démonstrations lors de fêtes et réunions, comme la rencontre Relier sur le Larzac, ont permis de découvrir l’engin en marche. A l’heure actuelle, il faut encore mettre au point le moteur d’entraînement, qui initialement était mal adapté. C’est une question de quelques semaines.
C’est écologique !
Le carburant tournesol est très pertinent aujourd’hui avec l’impératif de réduire les gaz à effet de serre. En effet, le bilan CO2 de la production et de l’usage est à peu prés nul. Pourquoi ? La raison est simple : Tandis que le pétrole brûlé libère dans l’atmosphère du carbone qui a été stocké hors circuit depuis des millions d’année, au contraire, avec le tournesol, le gaz libéré était déjà dans l’atmosphère l’année précédente, la plante s’en est nourri pour grandir ! Il n’y a donc pas d’accroissement de la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Par ailleurs, la combustion de l’huile de tournesol dégage moins de particules nocives que le diesel.
Une fleur pour décrocher du pétrole
Actuellement, la domination exercée par nos pays sur les pays producteurs de pétrole nous assure de l’essence bon marché, au prix d’un petit massacre en Irak de temps en temps, et de l’esclavage en Birmanie pour faire passer un oléoduc ... Dés lors, rouler avec « des fleurs dans son moteur » est une issue éthique qui permet de ne plus dépendre des grosses compagnies pétrolières, de leurs magouilles, de leur supertankers compétitifs avec marées noires complices.
A la place, le carburant tournesol propose un nouveau marché pour les agriculteurs. On peut rêver que chaque région ou village aie ses champs de tournesols et un circuit court pour relier l’agriculteur au conducteur : C’est ainsi qu’au cœur de l’écovillage de Zegg en Allemagne, on trouve une pompe alimentée par l’huile des champs voisins. Ah, le sourire de la crémière quand elle fait le plein à la pompe à huile !
Des obstacles à la commercialisation
L’huile végétale brute devrait échapper à la TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers) puisque non issue du pétrole. N’empêche que les industriels voient ainsi une juteuse filière leur échapper et l’Etat une taxe en moins. Et alors qu’en Allemagne et en Belgique la filière huile brute est encouragée par l’état, en France, la société Valenergol qui en produisait et en commercialisait doit faire face à un procés (cf http://valenergol.free.fr/), actuellement porté devant la juridiction européenne.
Toutefois, rouler au tournesol n’est pas interdit, et Roule ma Fleur, qui ne commercialise pas d’huile, n’est pas menacée.
Conclusion
Marie conclue : « Le tournesol c’est une alternative au pétrole. Ce n’est pas la panacée universelle, mais ce qui est sur, c’est qu’il faut développer les alternatives au pétrole. » Pour vous, lecteur, il est encore possible de rentrer dans le projet si vous habitez la région de Florac ou si vous pouvez vous déplacer sur place pour faire le plein une fois par an.
Pour en savoir plus, commandez le livret « Rouler à l’huile de tournesol » éditée 6€ port compris par Roule Ma Fleur 48220 Fraissinet de Lozère - ou rendez-vous sur www.roulemafleur.org
Bonjour, Comment retrouver le livre "rouler à l’huile de tournesol" de l’association. L’association existe-elle encore ?