Ce texte est issu des rencontres décentralisées de l’Assemblée Mondiale des Peuples à Bellevue, 2007. Il est présenté en complément avec le guide de rédaction pour la revue Passerelle Eco, et nous en recommandons la lecture à tous les écoreporterres de la revue Passerelle Eco en les invitant à la simplicité volontaire d’une langue concise et concrète.
JLucC’est un plaisir de découvrir de nouveaux écolieux militants, avec leurs paysages colorés, leurs jardins bio, leurs animaux, leurs décorations originales, leurs équipements bricolés, leurs habitants passionnés...
Ceci dit, je m’aperçois que mon plaisir est fréquemment menacé par la pollution verbale et écrite de certain-e-s personnes qui versent dans une idéologie moderne portée par toute une vague d’universitaires boboïsés : cette idéologie n’est pas le communisme ni le libéralisme mais le PEDANTISME, une diarrhée verbale reconnaissable à sa prétention et à l’usage de mots savants non justifiés (ex : "syncrétisme" pour "mélange").
Ce qui m’inquiète dans cette tendance, c’est qu’elle rejoint l’idéologie de nos adversaires technocratiques, à savoir "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?"
On commence par se prendre pour un savant et on finit par vouloir inventer des gadgets technologiques et rêver de régner sur les foules admiratives...
"La parole est d’argent mais le silence est d’or", dit la sagesse populaire.
Il y en a marre de ces conférences interminables interdites aux non-Bac+5 où un public homogène et passif est invité à absorber en applaudissant la Haute Pensée de ces pédants sergelatouchiens qui font les beaux pendant des heures sans faire avancer le schmilblick. Il me semble que le mouvement altermondialiste, soucieux de ne pas se couper des milieux populaires, doit mettre en application la décroissance et la simplicité volontaire AU QUOTIDIEN, y compris dans ses discours.
A quoi bon rabâcher encore et encore des analyses et des commentaires sur les maux sociaux et écologiques, à coups de conférences, de brochures et de bouquins dont l’entassement n’est guère écolo ???
Il me semble que ces maux sont maintenant bien connus, et la seule question qui devrait nous occuper est celle du "qu’est-ce qu’on fait ?"
Ne pas oublier que nous vivons en état d’urgence, en état non pas de "désobéissance civile" mais bien de "légitime défense", face aux prédateurs de tout poil, qui eux n’auront pas de beaux et longs discours pour nous anéantir.
Décroissance & simplicité volontaire face à l’hydre du blabla !
Blablater à l’infini ne peut que faire le jeu de nos adversaires.
Je propose d’enterrer notre ego, notre orgueil pseudo-intello, et de nous accorder au plus vite sur des actions concrètes, efficaces, festives, etc, un raz-de-marée d’actions locales et globales quotidiennes qui peut faire basculer la société dans notre sens, dans notre culture métisse et bigarrée du do-it-yourself imaginatif, créatif, constructif, solaire. Amen.
Vous avez tout à fait raison. Néanmoins,
1.je ne crois pas que le pratique puisse se passer de théorie. Personnellement j’ai besoin de réfléchir avant d’agir, et en ça certains penseurs m’ont bien aidé. Pas besoin de les fétichiser, on peut par contre lire leurs textes avec esprit critique.
2. ce n’est pas parce qu’on met en pratique qu’on se rapproche des milieux populaires. Les actions ecolo ne touchent pas très bien les milieux pauvres quoiqu’on en dise. Et il serait bon de réfléchir à comment débattre aussi avec ces gens là.
FV