Tout serait pour le mieux, après tout, c’est une décision politique qui pourrait se défendre, mais on ne peut manquer de faire les remarques suivantes :
L’éolien offshore coûte en gros trois fois plus cher que l’éolien terrestre
Nous devons nous attendre à un coût du kWh produit par ces éoliennes entre 15 et 20 centimes, soit un surcoût de 10 centimes environ par rapport aux éoliennes terrestres.
Ceci va représenter, pour ces 600 éoliennes, un alourdissement de la facture électrique des français de près de 1 Mrd d’Euros par an, qui sera doublé par la suite, lors de la deuxième tranche prévue dans ce programme.
Tous nos voisins qui se sont depuis déjà quelques années lancés dans l’offshore (Allemagne, Danemark, Belgique etc.) ont d’abord (raisonnablement) saturé leur potentiel terrestre, avant de passer à l’offshore, de manière à ne pas plomber les prix. Nous n’en sommes pas là en France, et on comprend alors comment Monsieur Philippe de Ladoucette, président de la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie), annonce une hausse de 30% du prix de l’électricité d’ici 2016, qu’il impute "aux énergies renouvelables",
Compte tenu des offres faites, la plus grande part des machines installées seront "françaises", ou tout au moins fournies par des constructeurs rachetés en 2007 par nos champions nationaux des équipements énergétiques : Alstom et Areva.
Le premier a racheté l’espagnol Ecotecnia, n° 2 espagnol, qui a installé à ce jour environ 2000 éoliennes, principalement en péninsule ibérique et en France, soit 2% du parc mondial, loin derrière les leaders qui en ont 10 à 20 fois plus, et qui surtout installent déjà des machines de 7 et 8 MW, en terrestre et en offshore.
Areva pour sa part, après s’être fait souffler deux entreprises comparables à Ecotecnia, s’est rabattu sur une start up, Multibrid, fondée en 2000 pour développer des éoliennes offshore, et dont l’unique modèle, une machine de 5 MW, ne tourne encore que sur un seul site, à 6 exemplaires. Les difficultés rencontrées sur ce premier chantier ont permis à Areva d’acquérir à bon compte cette société. Mais Areva n’en est pas, dans ce domaine, à son coup d’essai : vers les années 2000, la société avait déjà tenté de prendre pied dans l’éolien, par une société appelée Jeumont Industrie, qui développa une seule machine, déjà un peu en retard en termes de puissance : la J48/750, installée à moins de 100 exemplaires, en France principalement. L’entreprise a cessé son activité au milieu des années 2000, et ses machines ont connu, depuis, de loin le plus fort taux d’accidents de la profession, puisque deux machines ont brûlé en 2008, suite à un problème de frein, et une troisième a été volatilisée par la tempête de début janvier 2012. Deux accidents rarissimes...
Peut-être vaudrait-il mieux ne pas mettre tout ses oeufs dans les deux mêmes paniers : 10 Mrd d’Euros d"éoliennes offshore qui tournent, ça fait déjà l’électricité bien chère. Mais 10 Mrd d’Euros d’éoliennes offshore qui ne tournent pas, ça devient vite hors de prix.
Bon plein d’énergies ! Et très bonne année énergéthique à tous.
La communauté de commune du Mené
Voici 2 projets menés par le Mené :
– Logements à coût de chauffage "zéro" : c’est parti !
Un des quatre projets du PER 2010 est désormais sur les rails. La Communauté de Communes vient en effet de choisir le maître d’oeuvre de la première vague, comprenant quinze logements, qui seront construits sur Collinée, Le Gouray, Saint Gilles du Mené et Langourla. C’est une équipe de cinq partenaires, tous bretons : deux architectes, un bureau d’études thermiques, un économiste du bâtiment et un expert en écoconstruction. La concurrence était relevée et cette équipe est très motivée par un projet très innovant qui aura sans doute beaucoup de retombées dans l’ouest.
– Le parc éolien "Landes du Mené"
Commande des éoliennes en février et début des travaux ! Voici une bonne nouvelle, qui devrait inspirer nos stratèges de l’énergie.
La levée des fonds participatifs locaux est en cours, et, on en est sûr contractuellement, l’électricité produite ne coûtera pas plus de 8 centimes au consommateur, soit moins que celle de l’EPR de Flamanville.