Pour l’adulte il peut y avoir trois types de motivations à cette mise en place :
– vivre en groupe engendre souvent des conflits qu’il faut traiter de façon juste, respectueuse et démocratique et non pas les fuir ou les interdire.
– Les enfants peuvent trouver des solutions aux problèmes.
– On peut partager une partie de son pouvoir avec les enfants pour qu’ils apprennent peu à peu à l’exercer.
C’est un moment de résolution de problèmes et de recherche de consensus où chaque enfant a sa place, avec ses forces, ses faiblesses, sa personnalité, sa culture.
En même temps les côtés agréables et désagréables de la vie de classe y sont dévoilés. L’enfant y apprend à écouter, à analyser, à comprendre, à prévoir, à planifier, à décider, à organiser, à apporter des solutions, à évaluer et à s¹engager. Ainsi la résolution des problèmes n¹appartient plus à l¹enseignant seul mais au conseil de coopération ; chacun des membres y joue le rôle de médiateur.
Pour mettre en place le conseil, je préconise de commencer par la réalisation d’un journal mural sur lequel élèves et professeurs épinglent au long de la semaine leurs messages de remerciement, de félicitation, de mécontentement dans les relations interpersonnelles et aussi les sujets de vie de classe qu’ils souhaitent aborder.
– Les messages non datés et signés ne sont pas pris en considération.
– Prévoir un classeur où seront conservés tous ces messages et inscrits les ordres du jour et les décisions de chaque conseil.
Déroulement
Avant le conseil, un élève (ou une équipe) rassemble les messages affichés. Il établit l¹ordre du jour qui est écrit au tableau et dans le classeur.
Le conseil commence par un rappel du conseil précédent pour voir si les décisions prises ont été respectées ou non. Félicitations et remerciements sont lus d¹abord : ce temps est important, il développe des attitudes de reconnaissance et d¹estime de soi.
Ensuite les mécontentements sont abordés un par un. Comme lors d¹une médiation par les pairs, la parole est donnée successivement à chacun des protagonistes afin de décrire la situation, les sentiments et les besoins ressentis de son point de vue. Chaque élève et l¹enseignant peuvent ensuite poser des questions de clarification, apporter un témoignage, etc.
Lorsque le litige est bien explicité et compris de tous, les élèves en conflit et leurs camarades cherchent une solution. Les propositions sont inscrites au tableau. Si les élèves concernés s¹accordent sur une solution, elle est notée dans le classeur.
Viennent alors les sujets liés à l¹organisation de la classe. L¹équipe de service qui a établi l¹ordre du jour parle d¹abord puis les autres élèves. Et, comme précédemment : recherche de propositions, analyse et adoption de celle qui aboutit à un consensus (ou bien, le groupe prend le risque d¹un essai).
Le conseil hebdomadaire est un événement très attendu [1].
Le rôle de l¹enseignant
Il anime le conseil et assure plusieurs fonctions. Tout d¹abord celle de clarification du contenu : c¹est lui qui reformule, explicite, résume, définit. Puis celle de contrôle de la procédure : c¹est lui qui aide tous les enfants à parler, qui fait respecter l¹écoute des autres, qui fait du renforcement positif. Si c¹est lui qui donne la parole, il pourra laisser peu à peu cette tâche à un élève, une équipe. Enfin, celle de la facilitation du climat, par son humour, son écoute active, son aide à trouver des solutions, ses encouragements, sa reconnaissance des difficultés et sa volonté d¹instaurer la coopération.
Enfin le conseil de coopération est un outil pédagogique intéressant pour expérimenter le report de la satisfaction d’un besoin non essentiel, apprentissage difficile mais primordial dans dans une société où la satisfaction immédiate des pulsions domine. Si l’enfant est écouté, entendu, compris dans la difficulté qu’il vit sur le moment, l’enseignant l’amène à prendre conscience qu¹en attendant le conseil pour aborder le problème, il sera plus calme et plus en mesure de l¹exposer et d’écouter le point de vue des autres. Par cette position de l’adulte, nous l’aidons à vivre positivement l’expérience d¹une frustration.
Aujpourd’hui dans chaque classe de cycle 3, le conseil coopératif de vie de classe est un moment de la semaine très attendu par les élèves. Ils savent qu’ils vont pouvoir s’exprimer dans un climat d¹écoute, de respect, de confiance et de coopération.
L’expérience de l’école du Coteau en est un bel exemple de pédagogie alternative raconté dans les livres-CD édités par l’association DesTasDeRaisons.
N’hésitez pas à découvrir et à partager ces ouvrages qui s’adressent aux parents, enseignants, éducateurs et citoyens soucieux de l’avenir de notre société…
http://www.destasderaisons.org