Chers amis,
Nous vous souhaitons courage et persévérance pour cette période difficile dans les Philippines. J’aimerais que le GEN [1] et Gaia Education [2] mettent en place des programmes autour de ce problème spécifique.
Quand j’ai lu les témoignages, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à notre tsunami qui a dévasté beaucoup de villages côtiers en Inde du sud et au Sri Lanka en 2004. Auroville a mis en place une équipe de sauvetage de réaction rapide et a passé presqu’une année à travailler sur l’assistance d’urgence. La chose la plus pénible est la perte de vies et le traumatisme psychologique pour ceux qui survivent et qui repensent à ceux qui n’ont pas eu cette chance. Je n’oublierai jamais que pendant que nous traînions des débris vers des camions qui nous attendaient, de nombreux autochtones restaient assis paralysés à pleurer la perte d’être chers. Le processus de guérison est souvent long et difficile.
La communauté d’Auroville a été touchée par un cyclone inhabituellement puissant il y a deux ans et il a détruit plus de 30 pour cent des 3 millions d’arbres que nous avions plantés depuis le début d’Auroville. Les arbres se sont écrasés dans tous les sens et les toits ont été détruits, mais le miracle est que, comme protégés par une présence divine, personne n’a été blessé. Si l’on en juge par Auroville, Orrissa et Tuva, nos communautés ont été jusqu’à présent épargnées en termes de pertes de vies humaines face à la multiplication des catastrophes environnementales.
Mes amis du Groenland m’ont écrit que deux semaines plus tôt, ils ont eu des vents violents à Nuuk, la capitale, avec d’énormes vagues qui ont coulé plus de 40 bateaux et arraché beaucoup de toits de maisons. La presse n’en a quasiment pas parlé, mais le phénomène des vents violents et des mers agitées continuera à s’intensifier dans tous les coins du globe ; et nous, écovillages et écovillageois, devrions faire partie des équipes de prévention et de réaction.
Les écovillages peuvent être des centres d’apprentissage sur la façon de construire des structures résistant aux ouragans, des jardins couverts qui résistent au vent et à la pluie, des mesures de prévention et d’hygiène en ce qui concerne l’eau, des centres de soutien psychologique pour aider les victimes à faire le deuil, etc.
Nous devrions créer une liste de gens et de ressources qui peuvent se rendre rapidement sur place lorsque de tels événements se produisent.
Je me souvient de ces images stimulantes de Damanhuriens partant assister les Kosovars, il y a plus d’une décennie de ça.
A Auroville, nous avons beaucoup de jeunes étudiants touristes qui voyagent en Inde. Quand ils ont entendu parler du tsunami, ils ont laissé tomber leur programme de visites touristiques et foncé en se portant volontaires pour nous aider. Ils nous ont bien rendu service.
Nous allons vers des moments difficiles. Les battements de cœur de la Terre Mère peuvent être plus clairement entendus maintenant. Elle nous supplie de changer notre façon d’être.
Un aspect positif est le fait que Le Monde vient de faire un article consacré à Tamara, ses habitants et l’attention qu’ils portent aux nouvelles énergies. Il y a donc des gens qui sont prêts à écouter.
Nous pouvons être un vrai exemple. Travaillons aussi, pour être proactifs face à l’inattendu.
Je vous envoie mon amour.
Marti
Auroville