C’est l’occasion de présenter notre approche sur les annonces, et le travail que nous y apportons :
Nous "modérons" les annonces de Passerelle Éco du mieux que nous pouvons, mais il est souvent difficile d’apprécier la "qualité" d’une annonce, et tout retour est bienvenu.
Il nous arrive de refuser une annonce lorsqu’elle est assez clairement incompatible avec le projet écologique et alternatif de la revue, mais c’est rare pour l’instant. Par ce non intégrisme, nous sommes "passerelle" entre divers mondes de l’écologie et en cela, fidèles à notre vocation. C’est probablement pour cette raison que certains écolieux libertaires radicaux ne se reconnaissent pas dans la revue, quand bien même ses colonnes leurs sont largement ouvertes, comme aux autres écolieux moins politiques.
Souvent, lorsque nous nous interrogeons sur le bien fondé de la publication d’une annonce nous posons des questions à son auteur, et lui demandons certains éclaircissements utiles.
Par exemple : lorsque le projet est beau et généreux dans les principes énoncés, mais très général et flou dans sa description, alors on peut imaginer tout et son contraire dans le concret, et cela risque d’être source de malentendus, de désaccords et de désillusions. Dans ce cas, nous demandons des précisions.
Parfois la personne ne répond pas à nos demandes, et alors nous ne publions pas l’annonce. Parfois elle répond et ça permet de mieux apprécier comment gérer l’annonce. Nous y apportons les compléments d’information reçus et nous en tenant compte dans la synthèse faite pour publication dans la revue. Il devient alors plus facile pour le lecteur de voir et d’apprécier la proposition, dans sa qualité ou dans ses limites, et de voir si cela lui convient ou pas.
Nous essayons ainsi d’expliciter les caractéristiques qui permettent aux lectrices et lecteurs de faire un choix éclairé.
C’est complexe, car la réalité n’est pas l’idéal ! Que ce soit avec le wwoofing ou avec les annonces de Passerelle Éco, dans la réalité les bénévoles font parfois les meilleures expériences, mais parfois aussi de moins bonnes.
Notre priorité n’est donc pas la censure de tout ce qui n’apparaît pas idéal, mais la bonne information des lecteurs et lectrices pour leur permettre de faire des choix au mieux.
Par exemple, en ce qui concerne les écolieux, nous veillons dans la mesure du possible à préciser les statuts juridiques : s’agit il d’une propriété personnelle ? d’un habitat participatif ? d’une coopérative d’habitants ? Certaines des rubriques servent justement à expliciter ces dimensions.
Et dans tous ces cas, vos témoignages sont bienvenus : ils nous aident à ajuster ensuite la modération et la publication des annonces.
La qualité perçue d’un projet annoncé ne dépend pas uniquement de l’annonce, mais aussi de la personne qui la passe et de la personne qui répond, car chacune a des besoins, des attentes et des priorités différentes dans son rapport au travail, à la société, à l’écologie, aux autres.
Pour certains bénévoles sur une ferme, tel accueillant procurera une expérience formatrice et humaine de grande qualité et pour d’autres, ce sera terrible. Cette différence de perception ne viendra pas seulement de l’un⋅e ou de l’autre, mais aussi de ce qu’ils mettent derrière les mêmes mots d’une annonce et, plus tard, dans la réalité sur le terrain, de la rencontre entre les 2 personnes et entre leurs attentes, en phase ou pas.
Lors de la lecture des annonces : chacun, en étant là où il en est, perçoit les annonces selon son propre prisme. Certains lecteurs perçoivent telle description comme un avertissement "oulala ça je veux pas" ou "ça c’est inacceptable" alors que d’autres ne le voient pas, ou n’en pensent pas la même chose, et peuvent se dire "super, c’est ce qu’il me faut !".
La rencontre, qui se fait sur le terrain, entre un lecteur et le projet qui porte une annonce, est alors parfois exceptionnelle, parfois décevante, mais dans tous les cas, ce peut être riche d’expérience et formateur. Cela transforme le lecteur ou la lectrice participant⋅e qui s’y est engagé⋅e. Par la suite, il-elle n’aura plus la même perception des projets... et n’aura pas la même lecture des annonces. Son propre projet aura mûri également : il se sera précisé, affiné ; certains aspects auront été corrigés, d’autres validés et renforcés.
Lire les annonces,c’est comme rêver en feuilletant un almanach des océans et de leurs rivages.Envoyer un mail ou décrocher son téléphone pour répondre à une annonce,c’est se lever et aller vers le port, vers le ponton d’embarquement.Se rendre sur un écolieu et rencontrer le concret,c’est embarquer, lever l’ancre et naviguer.Après une première croisière, quelques tempêtes, quelques voisinages à bord, quelques accostages et peut être quelques abordages,et plus encore après d’autres embarquements,le projet du lecteur-de la lectrice a évolué, son idéal s’est ancré dans l’expérience,et il-elle ne parcourt plus les annonces de la même manière :-)
Enfin, il y a la capacité inégale des annonceurs à s’exprimer par écrit.
Des personnes ayant suivi une éducation supérieure seront à même de s’exprimer avec des termes modernes, humainement et politiquement corrects.
Inversement, d’autres personnes n’ayant pas acquis une telle maîtrise du langage écrit, auront une expression plus directe qui peut heurter certaines sensibilités humaines ou politiques.
Toutes ces annonces pourront toutefois trouver aussi une résonance spontanée avec d’autres lecteurs-trices. Et quelle que soit leur forme d’expression, il est possible qu’elles contribuent, d’une manière ou d’une autre, à une évolution vers plus d’écologie... ou pas.
À travers la synthèse des annonces que nous faisons, il est probable que nous nivelons ces différences dans une certaine mesure. Car, par exemple, lors de la préparation des annonces pour leur publication dans la revue, nous retirons les formules purement commerciales et nous corrigeons les fautes d’orthographe.
Nous essayons toutefois de ne pas gommer les personnalités des annonceurs, et même au contraire de les mettre en évidence, car 1) ce serait tromper le lecteur que de ne pas lui donner accès à cet aperçu sur la personne qui a déposé l’annonce 2) elles sont une partie importante du réel de l’annonceur et de leur proposition. Plus : elles sont le vivant de ces annonces. Nous respectons donc leurs termes et leurs formes autant que possible.
Liens utiles :
– le site des annonces : ecovillageglobal.fr
– la description du fonctionnement des annonces et la mini-charte de participation au réseau d’annonces
– le guide de rédaction pour les articles de la revue Passerelle Éco : c’est le reflet de la ligne éditoriale de la revue pour les articles, et certains points inspirent aussi notre travail sur les annonces.
– notre page de contact a propos des annonces, pour nous faire part de votre témoignage
– le site de Sylvaine Jenny, créatrice de l’illustration du navire en haut de cet article.
Je comprends parfaitement vos préoccupations concernant l’offre d’un emplacement pour une caravane ou une petite maison en échange d’un travail de construction compétent. Il est en effet important de discuter de l’équité et de l’exploitation potentielle qui peuvent survenir dans de telles situations. Permettez-moi d’expliquer pourquoi cette proposition peut être considérée comme injuste et exploitative.
Tout d’abord, il est essentiel de reconnaître que le travail de construction compétent est une compétence précieuse et recherchée. Les personnes capables de fournir ce type de travail ont généralement suivi une formation approfondie, ont acquis une expérience significative et ont investi du temps et des efforts considérables pour maîtriser leur métier. En échange de ces compétences, il est raisonnable de s’attendre à une rémunération juste et équitable.
En proposant uniquement un emplacement pour une caravane ou une petite maison, le propriétaire adopte une approche qui ne correspond pas à la juste valeur du travail fourni. Cela s’apparente davantage à une forme d’exploitation capitaliste où le travailleur est sous-rémunéré pour ses compétences et son expertise. Cette situation est d’autant plus préoccupante dans le contexte d’une communauté écologique, où la valorisation du travail équitable et durable devrait être une priorité.
Il est important de souligner que le simple fait de se présenter comme bienfaiteur au sein d’une communauté écologique, tout en exploitant en réalité les travailleurs, est trompeur et malhonnête. Une véritable approche bienveillante impliquerait de reconnaître la valeur et les droits des travailleurs qualifiés, en leur offrant une rémunération appropriée et équitable pour leur travail.
Dans une communauté écologique, il est essentiel de promouvoir des relations justes et équilibrées entre tous les membres. Cela inclut la reconnaissance et le respect mutuels des compétences et des contributions individuelles. L’exploitation capitaliste va à l’encontre de ces principes fondamentaux, créant des inégalités et des injustices qui peuvent miner les fondements mêmes d’une communauté durable et équitable.
En conclusion, l’offre d’un simple emplacement pour une caravane ou une petite maison en échange d’un travail de construction compétent est injuste et exploitative. Il est important de promouvoir des relations équitables au sein d’une communauté écologique et de valoriser le travail équitable en offrant une rémunération appropriée pour les compétences et l’expertise fournies. Se présenter comme un bienfaiteur tout en exploitant en réalité les travailleurs qualifiés est une pratique qui doit être remise en question et combattue.