les Dégonflés.
Le nom s’imposait pour ce nouveau groupuscule parisien, spécialisé dans des opérations commandos d’un type inédit : le dégonflage de pneus des 4 x 4 vivant dans la capitale. « On ne les crève pas, on les vide seulement de leur air. Comme ça, pénalement, on ne risque presque rien », précise son porte-parole, qui préfère garder l’anonymat : « Je suis actuellement soumis à des travaux d’intérêt général, à cause de mes actions antipub. » L’histoire part d’un constat simple, effectué par un groupe d’amis d’une vingtaine d’années. « On considère que le conducteur de 4 x 4 sait qu’il pollue deux fois plus que les autres véhicules, mais qu’il s’en fout. Et les politiques de la ville sont impuissantes à lutter, étant donné la force des lobbies automobiles. »
Ces anciens activistes du métro ont donc décidé de reprendre du service, sur le bitume. « On s’en prend directement au consommateur, mais on l’assume, poursuit leur représentant. Notre attitude va sans doute déclencher des réactions de haine. Mais nous recherchons avant tout le débat citoyen, le dialogue, pour rappeler qu’en ville le 4 x 4 est nocif. » La première virée a eu lieu lundi soir, dans le VIe arrondissement. « On était cinq. Entre 22 heures et minuit, on a dégonflé six 4 x 4. » Sur chaque véhicule, deux pneus sont manipulés. Le plus difficile restait de « trouver un moyen de ne pas déclencher l’alarme, qui sonne dès que le véhicule perd un peu de son équilibre ». La parade : les adaptateurs de pompes à vélo. « Leurs grosses valves nous permettent de dégonfler les pneus en douceur. On installe la valve, on s’en va un quart d’heure, le temps que les pneus se dégonflent. Ensuite on récupère le matos et direction le prochain 4 x 4. » Sur chaque voiture touchée, un petit tract est déposé, sans contact téléphonique, et signé : « A peu près n’importe qui avec un appareil respiratoire. »
Le groupe s’affirme « convaincu du succès futur de cette action. Pendant la prochaine action, le mois prochain, on fera un film à diffuser sur Internet. De toute façon, à part le thème de la propriété privée, on n’a jamais entendu d’argument négatif ». Les Dégonflés veulent maintenir la pression. Et ils espèrent faire des petits dans les autres villes.
Par Gilles WALLON
jeudi 01 septembre 2005 (Liberation - 06:00)
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Conseil de Paris - Séances des 24 et 25 novembre 2003
QOC N°2003-837 : Question de Mme Geneviève BERTRAND et des membres du groupe Union pour la démocratie française à M. le Préfet de Police sur les statistiques relatives aux dommages corporels et matériels impliquant les véhicules de forte cylindrée et de type "4X4".
Réponse (M. LE PRÉFET DE POLICE) : "Le Ministère de l’Equipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer en réponse à une question parlementaire du 1er mars 1999 avait rappelé les dispositions du Code de la route (article R. 317-23) imposant l’aménagement des véhicules automobiles de manière à réduire autant que possible, en cas de collision, les risques d’accidents corporels, tant pour les personnes occupant le véhicule que pour les autres usagers de la route. Les personnes faisant installer a posteriori ces équipements sont donc susceptibles, étant en infraction permanente, d’être verbalisées par une amende de troisième classe.
Les statistiques dont dispose la Préfecture de police ne font pas la distinction du pourcentage de cette catégorie de véhicules impliqués dans des accidents corporels et matériels.
Néanmoins mes services exercent des surveillances soutenues et sanctionnent les infractions au Code de la route commises par les conducteurs de grosses cylindrées et des 4 x 4 notamment à l’encontre des véhicules munis de pare-chocs de type "pare-buffle" ajoutés et non homologués. Ainsi depuis les neuf premiers mois de l’année 2003, 663 procès-verbaux ont été dressés pour ce motif, tous types de véhicules confondus circulant sur l’ensemble des voies de la Capitale.
J’ai appelé l’attention de la DRIRE sur l’intérêt de pouvoir disposer de la notice descriptive remise par le constructeur ou l’importateur pour l’obtention du certificat de conformité pour les véhicules tout-terrain et, si les pare-chocs n’étaient pas décrits dans cette notice, les conditions et références de leur homologation. La connaissance de ces éléments permettrait de définir le cadre d’une action juridique incontestable."