Ils répondaient, au-delà d’une "utopie" commune de vie en harmonie avec la nature et des voisins qui se seraient mutuellement choisis, au premier point d’achoppement de nombre de projets : trouver un lieu quasi idéal. Dans leur - très vite, notre - cas, il était question de ne pas trop s’éloigner de Paris pour des raisons d’attachement professionnel, de proximité familiale..., de ne pas s’endetter outre mesure, etc. Et, là, ils nous offraient à nous autres candidats, mus de multiples désirs de vivre autrement mais tout "empégués" d’inertie, un magnifique corps de ferme en U sur cour pavée, un beau terrain à cultiver, à gambader, de beaux espaces, avec pas mal de possibilités d’aménagements communs et de lieux plus intimes pour chaque foyer, le tout à un prix plus qu’abordable, avec une gare accessible à pied pour un bon marcheur, avec pas beaucoup de trains, m’enfin !
Nous étions invités à nous joindre à une équipe tout aussi efficace que sympathique : les surfaces avaient été évaluées, les premiers travaux chiffrés, le site Internet créé, les flyers distribués... Quel confort ! Il n’y avait plus qu’à entrer dans la ronde. L’enthousiasme nous gagna et les échanges fusèrent jusqu’à la visite joyeuse du lieu comportant un hic : à deux pas de l’ensemble immobilier pressenti, une antenne-relais que certains voyaient comme un obstacle surmontable, d’autres, démontable ou d’autres encore, rédhibitoire.
Et là, le groupe se fait, se défait au fil de micro-distorsions qui se font jour au fil du temps entre ceux qui veulent aller très vite pour fuir une situation qui leur pèse ou pour marcher leur rêve au présent et ceux qui veulent prendre le temps de construire éco-équitablement, de se connaître...
De rédaction de charte en remplissage de questionnaire et création d’association, on s’empêtre un peu, d’autant qu’il n’est pas facile de donner tout son temps à ce projet-là, essentiel au milieu d’autres choses tout aussi essentiels.
En même temps, chacune de nos discussions est riche dans la recherche d’un autre fonctionnement, même si nos "rêves" sont ceux de bien d’autres : vivre à l’échelle de notre groupe nécessairement mouvant des "valeurs" de coopération, de non-violence... que nous aimerions voir appliquer au monde.
A l’heure actuelle, certains n’ont pas suivi, dont un des deux couples à l’origine de notre mise en mouvement : trop d’"exigences écologiques", la peur d’une démarche sectaire à la première invitation à visiter tel site "spirituel" ou à signer telle pétition. Les uns réclament une certaine neutralité, les autres une ouverture pour s’enrichir de nos différences. Quelques-uns sont partis (ou ne sont pas restés) parce que, simplement, ça n’est pas le moment.
La difficulté liée à la recherche du lieu nous oblige à prévoir de nous y adapter... : restauration/auto-écoconstruction/installation de yourtes, activité économique, culture pour une autosuffisance, montage sous forme de SCI ou autres, proportion espace collectif/"intime"... avec l’idée que la multiplicité des possibles, des aspirations et des sensibilités doit nous amener probablement à nous séparer pour donner naissance à plusieurs bébés cohabitats nés d’une même cogitation urbaine mais plus ou moins ceci ou cela.
pourriez vous me dire ou en est le projet ? merci