Lorsque j’anime un atelier sur l’empreinte écologique [1], j’utilise aussi une présentation sur 2 pages qui est une version résumée de la présentation complète de l’empreinte écologique et de son calcul. Vous pourrez télécharger une telle version courte en bas de cette page, l’imprimer, puis la photocopier facilement en recto verso, à peu de frais. Cette version a été synthétisée en mai 2007 par Guillaume Gardette de l’association La Mandragore à l’occasion du festival de Chambery, à partir du document complet initialement publié dans Passerelle Eco n°10.
L’atelier
Le nombre de participants pour un tel atelier peut aller de 5 à 100 ! A 5 on passe plus de temps avec chacun, et on peut vraiment personnaliser un espèce de diagnostic et les conseils associés. A partir de 10, on fait des sous-groupes, et on reste toujours dans le convivial et le participatif.
La durée de ces ateliers étant toujours limitée (en général entre 1h et 2h, mais c’est aussi possible sur toute une journée), il n’est utile de faire une introduction pédagogique détaillée que si le public est vraiment néophyte.
Assez souvent, la notion est déjà au moins grossièrement connue, et le public attend surtout de se confronter au test. Il est donc préférable de passer directement au test de calcul, surtout que c’est très riche ensuite en possibilités d’expliquer le concept, et en échanges et découvertes.
J’explique donc le déroulement global de la séance, et aussitôt après avoir rappelé la notion d’empreinte écologique, j’enchaine sur le principe du test et sur son déroulement en pratique.
Intense participation en sous groupe
En général, je fais se grouper l’assistance en petits groupes thématiques
de 2 à 7 personnes. Chaque groupe s’attaque à un des grandes catégories du test :
– Alimentation
– Eau
– Electricité
– Ordures
– Papier
– Transport (et éventuellement : Avion)
– Chauffage
A l’intérieur de chaque groupe, chacun dit ce qu’il en est pour lui en ce qui concerne le thème de la catégorie, et répond aux différentes questions qui permettent d’obtenir l’empreinte écologique pour cette catégorie. Ces calculs sont souvent l’occasion d’interrogations partagées, de réponses, d’idées partagées pour améliorer, de récits d’expériences personnelles. Les débats spontanés à l’intérieur de chaque groupe peuvent être passionnés et il me faut parfois recentrer sur l’objet de l’atelier : aboutir au calcul de l’empreinte écologique !
Il peut être nécessaire d’indiquer que le test n’a pas la prétention à être exact : il faudrait pour cela beaucoup plus de questions ... et de temps. L’expliquer permet notamment aux plus écologistes ou aux plus techniciens de participer activement et positivement, au lieu de contester des approximations qu’ils auraient détectés ! Le test a surtout une valeur indicative, procédant de modélisations moyennes, et il est forcément approximatif à l’échelle des particularités individuelles. C’est un outil pédagogique avant tout.
recherche de solutions individuelles ET collectives
Chacun est aussi invité à chercher et indiquer au sein du groupe comment on pourrait personnellement ou localement améliorer le score.
Il est nécessaire d’insister sur le fait que si le calcul et la responsabilité sont personnels, les solutions peuvent elles être tant personnelles que collectives. Le niveau du collectif est à chercher au niveau local, citoyen, associatif, et éventuellement politique : SEL (système d’échange local), groupements de consommateurs, AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne), jardins partagés, covoiturage, écovillages, garages associatifs, associations militantes environnementalistes, élections locales, ...
le lien entre les groupes
Il est important dans cette phase d’ébullition en sous-groupe que l’animateur fasse le lien. Pour cela, au cours de ce processus progressif de calcul, je fais le tour des groupes et interroge pour savoir si il y a des questions ou des remarques à faire et à faire savoir à l’ensemble de l’atelier. Si il y a un micro, je passe le micro, un peu comme un micro-trottoire, ce qui permet à tous les participants de l’atelier de se faire une idée de ce qui se dit dans les autres ateliers, et cela fait aussi se contaminer les ambiances entre groupes...
Je veille à répercuter notamment des informations pratiques ou pédagogiques glanées au passage, des éléments intéressants qui peuvent éclairer tout le monde, des questionnements qui pointent une subtilité, les réponses qui sortent du manichéisme et permettent d’accéder à une compréhension affinée de l’empreinte écologique, ... Cette phase de partage des questions réponses compense largement — par l’efficacité de son aspect interactif — le fait de n’avoir fait qu’une brève introduction pédagogique initiale.
associés vers le résultat
Si des groupes finissent plus tôt que les autres, leurs participants peuvent rejoindre d’autres groupes pour les aider à résoudre les interrogations en suspens et à avancer. Au bout d’un moment, chaque groupe détermine une valeur moyenne de son empreinte écologique pour le thème retenu pour ce groupe.
Ces petits groupes multiplient ainsi la participation de chacun via les échanges d’expériences et de réflexions.
Conclusion du calcul d’empreinte écologique et suites...
Puis quand tous les groupes ont calculé l’empreinte concernant leur thème, j’invite chaque groupe à son tour à nommer un porte parole, qui présente un bilan des réflexions échangées, du chiffre partiel obtenu, des propositions imaginées pour améliorer la situation.
Au fur et à mesure des comptes rendus, je note sur un tableau le chiffre annoncé pour chaque thème et les propositions marquantes proposés.
On obtient au final l’empreinte écologique de l’assistance en additionnant l’ensemble des chiffres thématiques... et un bel éventail de propositions pour l’améliorer. C’est aussi l’occasion de faire ou laisser s’exprimer un ressenti global sur l’atelier. Souvent des émotions ont surgi au cours du calcul, et des réactions peuvent s’exprimer. Elles débouchent sur de nouveaux débats dans lesquels on peut ou non s’aventurer, selon le temps encore disponible et l’adéquation avec le sujet et les objectifs de l’atelier ou du cadre contexte dans lequel se situe cet atelier.
C’est généralement sympathique, les participants s’impliquant réellement, et surtout, l’assistance se révèle en général pleine de ressources surprenantes !
Merci, je suis la présidente d’une jeune association basée à La Réunion, ARTERRE et je suis très contente d’avoir lu ton expérience d’animation sur l’empreinte écologique. J’ai en effet l’objectif de mettre en place de tels ateliers ici tes conseils ont donc été joyeusement accueillis. esther