Nous constatons que notre société vit une crise généralisée qui ne cessera de s’aggraver si rien ne change :
Crise du logement : 86 500 SDF en France, 934 000 personnes privées de logement personnel, 2 200 000 personnes vivant dans des conditions de logement difficiles, 715 000 personnes en situation de précarité pour impayés de loyer de plus de 2 mois [1], etc. ;
Crise écologique : érosion des sols, pollutions chimiques, réchauffement climatique, baisse drastique de la biodiversité, etc. ;
Crise alimentaire : insécurité alimentaire (l’UE ne produit que 25% de ses besoins alimentaires en protéines végétales et demeure totalement dépendante du commerce extérieur et du pétrole pour les 75% restants) et insalubrité alimentaire (denrées de mauvaise qualité produites par l’agrochimie provoquant maladies, cancers, stérilité, etc.) ;
Crise économique et sociale : inégalités, chômage, endettement croissant, exclusion, misère, violence, mal-être, faillite de la Sécurité sociale, etc. ;
Devant ces constats, nous demandons que soit reconnu légitime le droit d’expérimenter des alternatives en choisissant une vie sobre, autonome et heureuse, et notamment en s’installant en habitat léger et économe.
Pour des contraintes financières, certaines personnes ont été amenées à le faire sur des terrains officiellement non constructibles, les terrains constructibles subissant une spéculation exorbitante et devenant plus chers que la construction elle-même. Dans de nombreuses régions, les terrains agricoles sont transformés en terrains à bâtir, bien plus rémunérateurs pour le propriétaire. Ce qui rend encore plus difficile l’accès à la propriété pour tous.
Certaines réglementations, lois ou mesures édictées par divers organismes de l’état (DASS, DDE, communes, etc.) demeurent fermées à ce type d’expérimentation, voire répressives (expulsion des populations de leurs propres terrains, menaces de démolition des habitats, amendes, critiques infondées selon lesquelles cette « cabanisation » polluerait les zones naturelles et serait néfaste au tourisme…etc.).
Nous reconnaissons comme incohérentes ces lois et mesures qui acceptent des pratiques polluantes et coûteuses, d’une part, et incriminent des pratiques autonomes et écologiques, d’autre part.
Nous exprimons notre souhait de collaborer avec nos élus et l’administration afin de faire évoluer ces règlementations.
Nous demandons la reconnaissance du droit à l’habitat choisi :
– le droit d’être « cré-actif » en choisissant son habitat à condition qu’il respecte l’environnement et s’intègre dans son milieu naturel ;
– la création de zones éco-constructibles, actuellement classées non constructibles qui deviendraient des zones expérimentales acceptant d’accueillir ces habitats dans le respect d’une charte éthique ;
Nous nous engageons :
– à être responsables par des pratiques écologiques et solidaires, respectueuses de l’environnement, du paysage et du voisinage, et notamment à prendre en charge la gestion de nos déchets et eaux usées,
– à payer une taxe d’habitation proportionnelle à notre faible empreinte écologique (électricité autonome, toilettes sèches, phytoépuration de l’eau, récupération de l’eau pluviale, etc.),
– à prendre soin de nos lieux de vie, en protégeant les sols, réduisant les déchets à la source, replantant des arbres et des haies, nettoyant les forêts, contrôlant les risques d’incendie, etc.
– à échanger et partager nos expériences avec les élus, les villageois et les touristes afin qu’elles puissent servir de lieux témoins, supports d’éducation à l’environnement et d’inspiration pour l’avenir,
– à respecter ces engagements et des chartes éthiques à définir avec les communes, DDE, DDASS….
Nous voulons nous réapproprier nos moyens d’existence dans le plus grand respect de chacun et de la nature.
L’habitat est un droit fondamental reconnu à tout être humain. Celui que nous proposons répond à la fois aux problématiques économiques, sociales et écologiques (Habitat S.H.Q.3.E : Social Habitat Qualité Ecologique, Economique, Entraide) pour un coût total de 0 à 50 000 euros.
Nous pensons pouvoir ainsi :
– répondre à la satisfaction de nos besoins de manière autonome sans nuire à quiconque ni à l’environnement ;
– redynamiser nos communes et recréer du lien social, par la mise en oeuvre d’une mixité sociale, intergénérationnelle et agri-culturelle,
– participer à la création d’emplois dans des activités pleines d’avenir : construction d’habitats légers et modulables ou de matériel pour les auto-construire, énergies renouvelables, récupérationrevalorisation, artisanat, commerce local, tourisme vert, agriculture écologique, etc.
Elle peut s’incarner dans la beauté et la grâce.
L’alternative n’est pas la marginalisation.
Qu’elle soit une nécessité ou un choix de vie,
Elle s’incarne dans la solidarité, la coopération et le respect mutuel.
parce que cet article commence à dater voici les prochaines rencontres
Rencontres HALEM 2014 L’Habitat Léger... c’est du Lourd pour plus d’infos : http://www.halemfrance.org/?article130 Du dimanche 24 août au mercredi 27 août 2014.
Depuis l’été 2008, les rencontres de HALEM sont l’espace et le moment le plus important de l’association. Nous en profitons pour faire le point, analyser l’actualité, réfléchir aux différents besoins des personnes discriminées par leur mode d’habiter, établir les stratégies de l’année, rencontrer de nouvelles personnes, grossir notre équipe, nous organiser...
Tout au long de ces journées nous échangerons des situations diverses, des trucs et astuces, des conflits avec les communes, de la posture de l’État et de leur services, de l’insécurité dans les terrains de camping, de la situation des installations spontanées, de la lutte permanente que doivent subir les itinérants, les habitants de caravanes... Chaque année nous choisissons un lieu qui illustre notre propos et où une résistance à soutenir est présente.
Chacun, chacune peut participer aux débats, analyser, proposer. Pas besoin d’être spécialiste, nos débats s’enrichissent de la diversité d’approche.
« Oui, Messieurs, c’est la guerre entre les riches et les pauvres : les riches l’ont voulu ainsi ; ils sont en effet les agresseurs. Seulement ils considèrent comme une action néfaste le fait que les pauvres opposent une résistance. Ils diraient volontiers, en parlant du peuple : cet animal est si féroce qu’il se défend quand il est attaqué. » Extrait de la défense d’Auguste Blanqui en Cour d’Assises, 1832