Cet article a été publié dans Revue Passerelle Eco N° 11 Hiver/2003
Herboriste : un étonnant statut
Le diplôme d’herboriste a été supprimé en France en 1941 par Pétain. Par la suite, la plupart des lois qu’il avait édictées ont été abrogées ; celle-ci fait exception et les herboristes respectables qui exercent encore en France le droit de vendre des plantes médicinales (hors la fameuse liste de 34 plantes en vente « libre » parce que d’usage très courant) ont donc été diplômés avant cette date. Les plus jeunes, doivent être pharmaciens pour avoir ce droit. Pourtant, ces statuts de pharmaciens et d’herboristes cohabitent très bien dans d’autres pays d’Europe ; l’exception française est là encore manifeste. On compare souvent cette situation à celle des ostéopathes jusqu’en 2002.
Toutefois, l’Association pour le Renouveau de l’Herboristerie, dont Serge Guza a d’ailleurs été président, oeuvre depuis 1982 auprès des pouvoirs publics pour la reconnaissance de la profession d’herboriste en France et la création d’un diplôme européen de phytologue-herboriste.
En attendant cette reconnaissance, l’Asssociation dispense, par correspondance une formation très sérieuse sur deux ans, ainsi que des stages courts, à ceux qui veulent apprendre l’usage des plantes médicinales.
Vente Directe
Si l’on veut produire en circuit long, c’est-à-dire vendre ses plantes médicinales à des laboratoires pharmaceutiques, aucun problème, tout est en principe permis. Si l’on veut cultiver sans vendre, beaucoup de choses sont là encore permises. En revanche, il n’est pas aussi simple de produire et commercialiser des plantes médicinales par soi-même...
Le droit se corse en effet, sérieusement pour la vente directe. Dans ce cas de figure, seules 34 plantes considérées comme « médicinales et d’usage courant » peuvent être commercialisées librement (autrement dit, pour la tisane) En ce qui concerne l’usage médicinal, toutes les autres plantes ne peuvent être commercialisées que par les pharmaciens... ou les herboristes diplômés avant 1941 !
Herboristerie : Plantes en vente libre la bardane, le bouillon-blanc, les bourgeons de pin, la bourrache, la bruyère, la camomille, le chiendent, le cynorrhodon (ou " gratte-cul ", qui détient le record de la richesse en vitamine C), les feuilles de ronce, le frêne, la gentiane, la guimauve, l’hibiscus, le houblon (davantage apprécié sous une autre forme…), la lavande, le lierre terrestre, la matricaire, la mauve, la mélisse, la menthe, la ményanthe, l’olivier, la pariétaire, l’oranger, l’ortie blanche, la pensée sauvage, les pétales de rose, les queues de cerise, la reine-des-prés, le sureau, le tilleul, la verveine et la violette.
À cette liste s’ajoutent des plantes condimentaires, aromatiques ou pouvant être utilisées en usage externe. Si l’on inclut la première liste de 34 plantes, cela fait 110 - 120 plantes en vente relativement libre.
Voir le détail de cette liste, mise à jour avec l’évolution ultérieure de la loi.
La loi fixe aussi le droit d’écrire ou non certaines mentions sur les étiquettes (pas de conseils d’usage, pas de posologie si l’on n’est pas pharmacien ou herboriste !) et le droit de faire des mélanges (pas le droit de ... si l’on n’est pas... etc !)
Cet article a été publié dans Revue Passerelle Eco N° 11 Hiver/2003
Bonjour, je suis très intéressé par l’herboristerie. Etant préparateur en pharmacie, qu’en est il de la vente pour moi ?