Le groupe Ecovillage du Pays de Romans s’est constitué en association. Ils n’ont pas de terrain et ne sont donc pas installés. L’association permet le débat et la rencontre.
Marcel Etienne de l’association Ma Cabane présente le réseau Habitat Choisi qui regroupe dans les Pyrénées Orientales des personnes ayant très peu de moyens et ne pouvant pas avoir accès à des terrains constructibles. Avec HALEM, Permis de Vivre, etc., ils visent la reconnaissance de zones éco-constructibles. Le sentiment d’urgence aide le passage à l’action.
Le maire de Viviers mène des initiatives très encourageantes sur sa commune. Il promeut la rénovation du bâti ancien pour en faire des H.L.M. Il met à disposition les matériaux gratuitement pour des chantiers participatifs où les futurs habitants construisent eux-mêmes leur H .L.M.
Le projet d’écovillage Habitat Terre et Partage qui devait s’installer dans la vallée de l’Eyrieux a avorté. Beaucoup de membres ont quitté l’association et le maire ne veut plus les accueillir sur sa commune. Pourquoi tant de projets avortent-ils en plein vol ? De nombreuses personnes semblent quitter un mode de vie sans forcément savoir ce qu’elles veulent construire. Elles rêvent plutôt que de rentrer dans une démarche mûrement réfléchie. Dans le montage financier de nombreux projets, la part investie ne donne pas la propriété mais la jouissance du lieu. Ce nouveau rapport à la propriété est problématique et semble faire fuir les gens.
Christian Bessellerre fait référence à son expérience en habitat autogéré groupé en région parisienne sur 2000 m2. Il faut avoir conscience qu’en s’impliquant dans un tel projet d’habitat groupé, on va perdre des choses par rapport à l’habitat individuel mais qu’on va gagner sur d’autres plans.
Que faire en amont pour garantir le projet ? Certains suggèrent de bien se connaître avant de se lancer. Marc suggère un autre avis. Son expérience dans la communauté Baluet en Ariège montre qu’il n’est pas nécessaire de se connaître avant de partager un tel lieu de vie. Aujourd’hui, Baluet regroupe 18 personnes dont 5 enfants. Les terres appartiennent à la SCI et sont gérées par l’association des habitants et amis de Baluet. Ceux qui étaient à l’origine du projet ne sont plus là, d’autres ont pris le relais. C’est l’essentiel et le projet perdure tout en évoluant au fil du temps.
Pour d’autres, le principal problème à gérer est celui du pouvoir, souvent implicite mais bien présent. Même au sein de collectifs basés sur l’autogestion, il y a souvent une personne qui prend plus de pouvoir de par son ancienneté, son savoir-faire, sa personnalité ou son investissement financier. Cela est difficilement prévisible en amont ; il faut s’atteler à le gérer au jour le jour. Le système collégial permet déjà d’éviter les prises de pouvoir d’un président sur les autres membres d’une association.
Développer une culture de l’écoute aidera la communication au sein de projets collectifs. Mais les outils tels que la CNV, le bâton de paroles, les rituels de réunions, les partages en écho, etc., même s’ils peuvent aider, n’empêchent pas la question du pouvoir d’être toujours présente.
En amont, l’éducation a beaucoup à jouer, notamment l’éducation populaire. Il nous faut apprendre par l’expérience.
Joëlle Taillandier suggère l’idée de faire de vastes campagnes de communication en diffusant au plus grand nombre et sur écran géant en pleine ville les vidéos qui existent sur la décroissance, l’écologie, etc.
Bruno de l’association Droit Au Logement (D.A.L.) attire l’attention sur le fait que pour faire bouger les choses, il ne faut pas vouloir tout faire dans la légalité. Les moyens de pression utilisés par le D.A.L. pour reloger des familles dans des logements inoccupés l’ont prouvé. L’expérience de Baluet qui était un squat pendant plus de 20 ans avant de pouvoir être officiellement racheté en témoigne également.