Répondre à des besoins de financement
L’un des besoins les moins satisfaits dans le processus de création d’entreprise reste l’apport en fonds propres. Le système bancaire classique est peu à même de soutenir des projets portés par des chômeurs ou bénéficiaires du RMI qui ne présentent pas de garanties financières suffisantes. Le crédit voire le micro crédit souvent nécessaire fragilise la jeune entreprise.
Le mouvement des CIGALES
Un mouvement citoyen est né en 1983 dont la finalité est de montrer qu’au quotidien une autre économie est possible. Ce mouvement lutte contre la discrimination la plus insidieuse et la plus pernicieuse celle de l’argent ou plutôt de son manque. En apportant leur épargne à des personnes sans moyens financiers, de simples citoyens aident d’autres citoyens à créer une activité. Fort de cette expérience de lutte contre la discrimination par l’argent, le mouvement des CIGALES, veulent offrir aux personnes discriminées qui le souhaitent, un lieu d’échange et de mutualisation où ils pourront rompre avec les logiques d’exclusion en les faisant s’affirmer comme citoyen à part entière.
La centaine de CIGALES ayant aidé plus de 500 entreprises est animée en Île de France par l’association régionale des CIGALES d’Île de France. Elle assure la coordination, la gestion et le suivi de l’ensemble des clubs CIGALES franciliens mais aussi l’accompagnement des porteurs de projet pour les amener à présenter leur dossier devant les clubs.
Un club CIGALES, concrètement...
Un club CIGALES (Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire) est un groupement de personnes qui souhaitent maîtriser l’usage d’une partie de leurs propres économies en vue de favoriser la création et le développement de petites entreprises locales et collectives (SA, SARL, SCOP, SCIC, association loi 1901, etc.). Concrètement, il s’agit de 5 à 20 personnes s’engageant à verser mensuellement une somme d’argent, en moyenne 30 € par mois, pendant 5 ans. L’épargne ainsi constituée est investie au capital dans des entreprises d’utilité sociale, la plupart du temps au stade de leur création. En devenant associé au capital, il apporte non seulement un financement dans le but de jouer un effet levier auprès des organismes de prêt mais s’engage surtout à suivre le jeune entrepreneur en lui faisant part de ses conseils, de ses expériences et de son réseau relationnel. La CIGALES est aussi un lieu d’échanges et d’auto-formation sur les questions économiques et de développement local. Les investisseurs et porteurs de projet font ensemble l’expérience d’une économie socialement responsable et solidaire.
… et à Montreuil
La CIGALES à pêches se réunit régulièrement (tous les 2 mois environ) à la pépinière d’entreprise de Montreuil pour discuter des projets dans lesquels elle souhaite participer. Récemment la cigales à pêches a aidé une porteuse de projet montreuilloise à créer son activité. Elle cuisine des sauces suivant des recettes traditionnelles du Kongo à partir de légumes cultivés par des maraîchers de la Loire en agriculture biologique.
Les rencontres et l’accompagnement des porteurs de projet sont riches de découvertes, d’échanges, d’émotions, des amitiés se créent...
Pour rejoindre les CIGALES à pêches ou obtenir plus d’informations
Cette rubrique fait écho au dossier publié dans Passerelle Eco n°36 sur "Montreuil Ville Comestible" et dont on trouve dans cette rubrique "Villes en Transition" un ensemble d’aspects développés :
– D’autres pains sont possibles.
– Le blé de Montreuil, du semis à la farine.
– Du blé aux murs à pêches ?
– La naissance du jardin des murs à pêches.
– De l’or brun en partage
– Le jardin partagé de la dalle Hannah Arendt, un potager qui ne manque pas d’air
– De l’économie sociale et solidaire à Montreuil.
– La marmitte d’Eugène
– Les Filles du facteur, le crochet pour recycler et mener des actions avec le Sud.
– Un café couture à Montreuil