Salut les co-pains
Les habitants du quartier Villiers Barbusse et les adhérents de Salut Les Co-Pains on construit un four à pain et proposent de venir participer à l’animation de ce lieu unique en Ile de France. En effet , on peut apprendre à pétrir et cuire le pain et d’autres bonnes choses. On peut aussi amener un plat à cuire, ou, simplement venir déguster les fournées. Au moins une fois par mois et à l’occasion des fêtes du quartier, le four est allumé et chacun peut participer, il suffit d’adhérer à Salut Les Co-Pains.
Pétrir à la main
Enfin, le grand jour arriva et c’est un peu inquiet que nous finalisons les derniers préparatifs. La farine, gardée en lieux sûrs depuis la mouture, est arrivée en fin de matinée dans les mains de Marc, notre boulanger de Salut les Co-pains, pour qu’il commence à préparer la pâte. Pas de machine dans l’association, le pétrissage se fait à la main.
Après un bon et sympathique repas préparés par les Co-pains, nous accueillons les premiers arrivants en leur montrant un diaporama de notre petite aventure et en leur proposant de quoi se désaltérer.
Le pain vient d’être pétri, il est prêt, il n’y a plus qu’à attendre que la pâte lève [1]. Depuis le matin, le four avait été mis en chauffe et les apprentis boulangers(ères), membres de l’association du four à pain avaient pris soin avec Marc, de préparer de nombreux pains et de délicieuses pâtisseries. Celles-ci avaient pris place dans le four avant l’arrivée du fameux pain.
L’enfournement
Le moment de l’enfournement était venu, sous les yeux amusés des personnes présentes. La précédente fournée venait d’être retirée et la place était prête pour la cuisson de notre pain local.
Un peu plus de quarante minutes ont été nécessaires pour donner à ce pain la couleur des blés et le moelleux de sa farine. La longue route des petites graines de blé, semées dans notre jardin du Sens de l’Humus venait donc ainsi de se terminer. Et c’est sous les regards admiratifs, avec un peu d’appréhension mais aussi un plaisir non dissimulé que nous entamons le partage de ce "premier pain" montreuillois !
Nous projetons ensuite, "Les Blés d’Or" d’Honorine Périno qui évoque au travers de l’expérience de paysans boulangers, le renouveau des semences paysannes de blé. Puis la journée se termine tranquillement en dégustant les nombreux, pains, gâteaux, et autres sablés préparés avec talent par Marc et ses Co-pains/Copines.
Ce n’est qu’un début ...
Voilà donc l’histoire de ce pain au blé de Montreuil ! Une histoire qui ne fait que commencer puisque pas plus tard que la semaine dernière (le 24 octobre) nous avons invité les montreuillois à venir une nouvelle fois semer avec nous ce blé paysan aux Murs à pêches, dont une partie de notre récolte et des plus beaux épis que nous avons sélectionnés. Et ce n’est pas moins d’une trentaine de personnes qui nous ont rejoints en cette matinée pluvieuse d’automne pour perpétuer ce cycle de la nature et des moissons, et devenir avec nous, des semeurs de biodiversité.
Il nous faut retrouver dans nos mégalopoles bétonnées et déshumanisées cette culture paysanne qui est en nous et qui nous relie à la terre. Contre les entreprises d’uniformisation du vivant et ses logiques délétères, nous préférons la vie ! "Il y a un réel plaisir à regarder ces blés qui dansent sur leurs hautes pailles, à les écouter bruisser au vent, à observer la diversité des formes qu’ils esquissent, à découvrir les nouvelles formes qui apparaissent au hasard des croisements naturels… Tout à gagner à se laisser émerveiller par leur beauté, se laisser toucher par ce qu’ils ont à nous dire." [2]
– Le Sens de l’Humus
– Salut les Co-Pains
Cette rubrique fait écho au dossier publié dans Passerelle Eco n°36 sur "Montreuil Ville Comestible" et dont on trouve dans cette rubrique "Villes en Transition" un ensemble d’aspects développés :
– D’autres pains sont possibles.
– Le blé de Montreuil, du semis à la farine.
– Du blé aux murs à pêches ?
– La naissance du jardin des murs à pêches.
– De l’or brun en partage
– Le jardin partagé de la dalle Hannah Arendt, un potager qui ne manque pas d’air
– De l’économie sociale et solidaire à Montreuil.
– La marmitte d’Eugène
– Les Filles du facteur, le crochet pour recycler et mener des actions avec le Sud.
– Un café couture à Montreuil