Du lombricompost à la compostière de quartier
Déjà, des tentatives fructueuses nous avaient mises sur la voie. Le compost collectif fonctionnait au jardin depuis le commencement et les voisins avaient pris l’habitude d’y déposer leurs offrandes. Par ailleurs, la franche réussite de notre lombricompost d’appartement nous avait poussé à organiser des ateliers mensuels qui connaissaient un succès certain.
Notre envie de crier à la face du monde les innombrables avantages d’un compost bien fait est donc devenue irrésistible.
Galvanisés par les exemples de municipalités audacieuses – comme Rennes et ses compostières en pied d’immeuble, Saint-Philbert-de-Bouaine et sa plateforme de composatge, Lille et son unité de méthanisation, et ne doutant pas que tout cela trouverait un écho positif auprès de nos nouveaux élus Verts, nous sommes allés présenter un fort modeste projet expérimental de compostière de quartier, collective et publique.
Compostière de quartier, donc, puisqu’elle sera située en son cœur, dans le jardin public, ouverte aux habitants les jours de marché et partagée avec la cantine du magasin de produits biologiques de la place. Les permanences seront animées par les associations ou les techniciens de la ville.
Collective, puisque indéniablement nous sommes séduits par les bienfaits sociaux du compostage comme la convivialité, le lien social, la création d’emploi local, qui naissent souvent autour des projets de valorisation des déchets.
Publique, car nous sommes convaincus qu’une bonne visibilité du projet permettra rapidement d’essaimer dans d’autres squares, d’autres places, d’autres quartiers.
Des freins malgré une adhésion générale
Si aujourd’hui l’idée s’est, elle, bien répandue auprès des jardins partagés qui ont fleuris en ville ces derniers temps, et commence à intéresser les copropriétaires, notre projet, lui, peine à voir le jour. C’est sur le caractère public que le bât blesse, puisqu’il en appelle à la responsabilité de la commune, plutôt habituée à déléguer la gestion de ses déchets, et qui ne sait plus à quel saint se vouer : service des déchets, service des espaces verts, associations, conseil et élue de quartier, les interlocuteurs sont multiples et peu habitués à travailler ensemble.
Mais on continue à penser que ce n’est qu’une question de temps car l’adhésion générale rencontrée auprès des habitants, des élus et des techniciens est plutôt de bon augure.
Quoi qu’il en soit aucun coup de pied en travers de la fourmilière ne sera épargné, trop heureux de jouer les poils à gratter pour que demain nos alternatives se concrétisent !
Cette rubrique fait écho au dossier publié dans Passerelle Eco n°36 sur "Montreuil Ville Comestible" et dont on trouve dans cette rubrique "Villes en Transition" un ensemble d’aspects développés :
– D’autres pains sont possibles.
– Le blé de Montreuil, du semis à la farine.
– Du blé aux murs à pêches ?
– La naissance du jardin des murs à pêches.
– De l’or brun en partage
– Le jardin partagé de la dalle Hannah Arendt, un potager qui ne manque pas d’air
– De l’économie sociale et solidaire à Montreuil.
– La marmitte d’Eugène
– Les Filles du facteur, le crochet pour recycler et mener des actions avec le Sud.
– Un café couture à Montreuil