Un fort réseau associatif
Vu du microcosme associatif local -Montreuil est vaste mais on y croise souvent des têtes connues- une poignée de personnes, investies depuis plus d’une dizaine d’années dans le secteur des murs à pêches, ont fini par générer un mouvement qui n’a cessé de se développer. A partir de quelques associations pionnières, certaines vénérables comme la Société Régionale d’Horticulture de Montreuil, véritable institution, d’autres plus récentes comme MAP ou l’APUM, s’est développée une sorte de nébuleuse dont la prétention fut dès le départ la réappropriation du secteur des murs à pêches par ses habitants, et au-delà par les Montreuillois. En se promenant dans les murs, le visiteur découvre avec étonnement la multiplicité des réalisations dans ces lieux magiques : ici un jardin médiéval, là une parcelle en permaculture, ici un espace d’animation culturelle, et plus loin encore une association qui fait revivre la production horticole qui fit la fierté des marchés locaux …
Pour des actions collectives
Mieux, la vague jardinière déborde de son cadre, comme toute expérience véritablement novatrice : on ne compte plus le développement des jardins partagés, que ce soit sur le toit d’une grande surface ou dans le coin d’un square, où se partagent les légumes et se compostent en commun les déchets.
Point commun de toutes ces initiatives ? Elles sont le résultat d’alliances, de collaborations, de transversalité : une association de femmes maliennes cultive avec les habitants du quartier, un club de prévention envoie des jeunes donner un coup de main à la distribution d’une des trois AMAP montreuilloises, un panier solidaire sera à disposition d’une association de femmes, des animations, découvertes, et même des formations sont organisées à plusieurs. Ici, dans toute la ville s’échangent les informations, les savoir-faire et même les plantes, en toute générosité, de cette gratuité qui ne s’encombre pas des pouvoirs et des hiérarchies …
Grâce aux plus militants, des associations ou collectifs ont simultanément intégré dans leur projet la réflexion sur les modes de décision ainsi que la possibilité d’élargir au plus grand nombre : nous, qui étions tous des paysans, il n’y a pas si longtemps encore- avons pris conscience qu’il nous est vital de retrouver des savoir-faire perdus (ou plutôt volés) afin de retrouver une souveraineté sur notre alimentation et par là même sur nos vies.
Cette rubrique fait écho au dossier publié dans Passerelle Eco n°36 sur "Montreuil Ville Comestible" et dont on trouve dans cette rubrique "Villes en Transition" un ensemble d’aspects développés :
– D’autres pains sont possibles.
– Le blé de Montreuil, du semis à la farine.
– Du blé aux murs à pêches ?
– La naissance du jardin des murs à pêches.
– De l’or brun en partage
– Le jardin partagé de la dalle Hannah Arendt, un potager qui ne manque pas d’air
– De l’économie sociale et solidaire à Montreuil.
– La marmitte d’Eugène
– Les Filles du facteur, le crochet pour recycler et mener des actions avec le Sud.
– Un café couture à Montreuil