Depuis 1997, des appartements ont été aménagés dans le manoir pour accueillir des familles intéressées par un retour à la terre.
Les projets agricoles ont connu des difficultés au démarrage : après un an, une seule des quatre personnes travaillant la terre poursuivait le travail. Ensuite, deux nouveaux agriculteurs (un éleveur de vaches jerseyaises et un maraîcher) se sont installés, mais de façon plus indépendante.
En 1998, Boussac montre un visage extérieur de réussite remarquable : en, à peine, deux années, cinq bâtiments, dont certains très ruinés ont été entièrement reconstruits et habités, 60 ha de terres cultivés en bio et le manoir presque complètement transformé en immeuble à appartements de qualité mais à loyer modéré. Toutes ces réussites n’ont pu, malgré tout, empêcher les conflits inhérents aux projets idéalistes. Ainsi, il existe des oppositions entre les habitants engagés dans des projets agricoles désirant vivre de la terre et ses produits et ceux travaillant à l’extérieur et plus intéressés par un certain aspect spirituel du retour à la terre.
Ce projet présente aussi une caractéristique remarquable : la rapidité de lancement du projet. En quelques mois, les fondateurs ont été rassemblés et l’achat effectué ; là où de nombreux groupes se réunissent, mensuellement, pour mettre au point une charte et chercher des cohabitants puis finissent par éclater par lassitude. Ici, à Boussac, on n’a pas cherché à pondre la meilleure charte ni cherché le meilleur voisin, on s’est jeté à l’eau en se disant qu’il faudra, de toute façon, faire des compromis et trouver des terrains d’entente.
Néanmoins, les habitants ont été confrontés, assez rapidement, à des imprévus du projet : le cohabitant se désolidarisant du projet et désirant revendre sa maison pouvait revendre sa maison à des personnes tout-à-fait désintéressées du projet et ne désirant pas reprendre les parts de SCI et GFA correspondantes. Les autres sociétaires se retrouvent alors dans l’obligation de racheter les parts dans un certain délai et d’accepter l’installation dans le hameau de personnes avec des intérêts parfois très éloignés du projet. Le fait s’est présenté en 1998 et en 1999.
Ces imprévus et des conflits personnels et financiers ont fini par vider ce projet de tout aspect communautaire : en 2002, la SCI et le GFA ont été dissous ; chacun " a repris ses billes " et est rentré dans ses murs. Néanmoins, extérieurement, Boussac affiche la réussite : toutes les ruines sont restaurées et habitées ; un agriculteur y travaille et il y a de nombreux enfants.
La médiatisation (dans les revues écologistes) de cette expérience présentant des signes remarquables de réussite fait que le hameau est, parfois, l’objet, à la belle saison, de visites d’écotouristes et autres entrant comme dans une réserve d’indiens. Alors, si vous désirez visiter Boussac, contactez Ruralis.
J’ai été parmi les premiers à m’installer à Boussac . Malgré l’insistance de ceux qui demandions la création d ’une charte , la majorité a décidé de "réagir au coup par coup" ... résultat : un hollandais a racheté le manoir, planté des arbustes autour de sa "propriété", et se réserve la jouissance du lac artificiel créé au début ... un couple de retraité pas du tout bio a acheté une petite propriété.. Il n’existe plus que :
– un agriculteur bio avec sa famille (dont deux grands enfants)
– une sage-femme, (avec ses deux jeunes enfants... les seuls jeunes de leur âge)
– une maman qui travaille à 7km , les grands enfants ne viennent que certains week-ends,
– une retraitée de l’enseignement passionnée de plantes héberge un jeune dans sa caravane ....la plus jeune fille de la retraitée vient aux vacances ...
– une autre famille avec trois jeunes gens, rarement là .
– loin du manoir, un couple vit dans une belle bâtisse , la dame est prof de danses égyptiennes, le mari prof de fac .. Chacun vit de son côté ...