On voit bien l’échec de notre société. Le capitalisme, la mondialisation, la science réductionniste culminant avec les biotechnologies et le refus pur et net de s’ouvrir les yeux. Le plus grand défi de ce siècle n’est en rien l’amélioration de notre environnement, mais plutôt l’inertie de la population. C’est de faire comprendre aux gens que le marché, le capitalisme, les inégalités et les injustices de notre société ne sont pas naturelles et universelles. La résignation et la soumission, telle est la volonté de cet État multinational- capitaliste. Malheureusement, comme dit l’adage : "Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ; il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre".
Refuser de regarder la réalité (effectivement très négative) évite de devoir se questionner sur son mode de vie. D’un côté les gens refusent de s’ouvrir les yeux et de s’informer, de l’autre ils soutiennent l’absence de meilleurs systèmes et l’impossibilité de changer celui dans lequel nous vivons.
Des études sont tout de même réalisées, mais comme le dit si bien Bill Mollison : « Il est temps que nous arrêtions de chercher toujours plus de preuves et que l’on passe aux actes, sur le terrain. » Les preuves sont amplement suffisantes pour affirmer que la terre a atteint un seuil critique. Il ne suffit plus de conscientiser les gens, tout le monde doit agir.
Pourtant, les alternatives existent. Côté environnemental, on n’a qu’à penser à la biodynamie, à la chasse et la cueillette (bien que rendue très rare en raison des persécutions), à l’agriculture sauvage et bien sûr à la permaculture. Toutefois, vu l’état actuel de l’environnement, un grand travail de stabilisation et de réaménagement de l’environnement est devenu nécessaire. Là dessus, la permaculture se démarque par sa vision globale et ses connaissances approfondies de tous les éléments naturels. De plus, on l’a vu, dès lors qu’on se lie d’amitié avec l’environnement, c’est tout notre mode de vie et notre type de société qui s’améliorent. S’installe une communion avec la nature, les gens et toute forme de vie. Les écovillages nous ont d’ailleurs démontré un exemple parfait d’un type de société future intégrant tous ces aspects. Pour eux justement, le but et la seule solution pour préserver la biosphère est de créer "un million de villages" pour remplacer les États-Nations.
La situation du mouvement des écovillage reste tout de même mitigée. D’un côté, il y a toujours plus de nouveaux projets d’écovillages qui se forment, et plusieurs anciennes communautés intentionnelles réexaminent leur vision à la lumière des concepts d’écovillage. Idées, informations et expériences sont largement échangées sur Internet, grâce au Réseau Global des Écovillages. Celui-ci apporte d’ailleurs un important support mutuel qui contribue à soutenir le moral des troupes.
D’un autre côté, il y a encore peu de signes indiquant que le gouvernement est prêt à amender la législation pour faciliter le développement des écovillages, et à plusieurs endroits, il y a de nombreuses barrières légales. De même, les institutions financières principales sont peu disposées à prêter pour autre chose que le développement traditionnel et les affaires [1]. Dans le cas de Crystal Waters, le défi critique sera de maintenir cette unité entre les membres une fois le design complété. Il faudra poursuivre le soutien : plus seulement agricole, mais aussi culturel et social. C’est bien beau de fonctionner, mais ça doit continuer. Il est intéressant de noter que cet écovillage fut nommé en 1998 par les Nations-Unies comme un des 100 meilleurs modèle de vie durable.
Au long de mes lectures décrivant les écovillages aussi bien que celles portant sur les principes de permaculture, je fut émerveillé par l’énergie positive qui émane de ces écrits. Souvent, cela fait penser aux descriptions enchanteresses du célèbre roman La Prophétie des Andes. Tout comme les photos de leurs jardins font rêver, savoir qu’un peu partout sur Terre des gens sont conscients de la véritable place de l’humain dans la nature est très encourageant. Par conséquent, cette recherche m’a énormément apporté au niveau des connaissances de la symbiose des êtres vivants, des conseils pratiques sur l’aménagement d’un terrain, mais surtout, l’approfondissement du concept d’écovillage a particulièrement ravivé en moi le besoin profond de vivre un jour dans une telle communauté.