Exclus du système productiviste actuel de moins en moins producteur de temps de travail, nous ne sommes plus maître de notre sort. Par 1’accès individuel ou collectif à la terre nous pourrions redevenir responsables de notre vie et regagner en dignité
Il ne s’agit pas de concurrencer le système de production marchande dont déjà nous sommes de piètres consommateurs, mais de redonner à cette partie de la population la possibilité de construire une base durable sécuritaire pour pourvoir à ses besoins vitaux.
Un statut agricole
Nous revendiquons donc ici une place dans l’espace agricole, car même si nous ne produisons pas de bénéfices macro-économiques, toute exploitation de la terre afin d’y produire des végétaux et y élever des animaux doit avoir la dénomination d’agriculture.
Pour cela il faut qu’il nous soit reconnu un statut nous ouvrant droit à l’installation aidée et à la pluriactivité.
Ceci d’autant plus que l’augmentation de la précarisation de l’emploi conduira près de 10 millions de nos concitoyens précarisés en l’an 2000, à chercher des solutions de survie. La réinsertion en milieu rural peut être une porte de sortie à cette situation.
L’acquisition des terres
Mais le manque de moyens financiers de cette partie de la population : chômeurs, précaires, RMIstes, pose le problème au delà de l’installation hors normes, de l’acquisition de terres.
Ceci peut se résoudre dans la mesure où les chômeurs ne sont pas gourmands en surface cultivable et en qualité puisqu’ils estiment qu’une superficie de 2 à 3 hectares par individu suffirait à résorber leur besoin pour l’autosubsistance, ce qui est bien en dessous de la norme de SMI.
De plus dans l’état actuel des choses, la demande d’une telle installation est encore très faible.
Bien que nous envisagions la possibilité de telles installations individuelles, notre demande est avant tout pour des projets collectifs où nous pourrons mettre en pratique la solidarité et l’entraide comme cela se pratiquait autrefois dans les communes.
Nous aurons d’autant plus de chance de réussir notre intégration si nous regroupons les savoirs et les compétences avec ceux des anciens déjà installés et créons ainsi des bases pratiques de formation et de maintien d’un nouveau savoir paysan.
Une superficie de 200 hectares par département comblerait nos besoins actuels.
Les aides :
Nous demandons donc qu’une aide nationale, régionale, départmentale et européenne cumulée de 2 à 3 MF par Département pour l’acquisition de terres nous soit accordée.
Que nous puissions bénéficier d’autres aides pour l’aménagement et la revalorisation des sites afin de permettre la concrétisation de nos projets.
Plus que d’un investissement dans l’économique, il s’agit d’un investissement dans l’humain. Or pour exemple dans l’Aude, nous constatons que près de 7OMF, en partie Fonds Structurels, sont investis pour faire revivre de vielles pierres en "Pays cathare".
Ce que les chômeurs et précaires demandant n’est donc qu’une goutte d’eau qui pour nous ouvrirait de réelles perspectives.
Pour cela il faut qu’un statut nous soit reconnu pour avoir accès à la terre par ces aides.
Le droit à l’habitat
De plus, tout comme un agriculteur dans la norme bénéficie d’un droit de construire, nous demandons que ce droit nous soit étendu afin de résoudre le problème de logement des plus démunis. Que nous ayons le droit d’auto-construire notre habitation avec des matériaux naturels et économiques selon des critères de respect de l’environnement, des équilibres écologiques, des paysages et de la salubrité.
Nous avons déjà mené auprès du Préfet de l’Aude une demande concernant des terres du service des Domaines (biens présumés vacants). Mais ces terres ne nous seraient d’aucune utilité si nous ne pouvons y construire.
Le choix national d’une économie libérale va contre l’esprit du préambule de notre constitution s’il ne donne la liberté qu’aux "gros", en nouveaux seigneurs, d’écraser les petits en monopolisant tout l’espace. Un jeune citoyen nouveau né perd la liberté d’accès à l’espace dès lors qu’il n’a plus la possibilité d’accéder à la propriété par le travail. N’est-ce pas à la Nation de lui transmettre en héritage la possibilité d’accéder à un minimum d’espace pour organiser sa survie ?
Conscients de nos droits, de nos devoir envers les plus démunis et de l’héritage républicain forgé par nos ancêtres, nous vous présentons, Monsieur le Ministre de l’Agriculture, nos salutations citoyennes.
Jacques Voisin, le 19/11/98 - Pour le Mouvement Droit Paysan et les chômeurs à la recherche d’une terre
Actualité Droit Paysan à l’automne 2006
Jacques Voisin indique sur cette page :
La réponse du Ministre, Jean Glavany, a été de nous adresser aux institutions telles que Chambres d’agriculture, aide aux Jeunes Agriculteurs, sans rien changer aux normes éxistantes.
Mais depuis, dans l’Aude, nous nous sommes pris en main et avons créé une association non subventionnée qui s’appelait "Terre Commune" et aujourd’hui "ARTIF" ou Association pour la Réhabilitation des Terres Inutilisées ou en Friche. Celle-ci compte à ce jour 110 membres dont une quarantaine actifs, dispose de 10Ha de terre, bientôt 13 (nous visons 31 Hectares en 2007) que nous nous répartissons entre membres dans un esprit de non-propriété privée mais de sécurisation collective.
Pour plus d’informations voir à la fin de la page de ce site sur l’"Association Terre Commune".
La réponse du Ministre, Jean Glavany, a été de nous adresser aux institutions telles que Chambres d’agriculture, aide aux Jeunes Agriculteurs, sans rien changer aux normes éxistantes.
Mais depuis, dans l’Aude, nous nous sommes pris en main et avons créé une association non subventionnée qui s’appelait "Terre Commune" et aujourd’hui "ARTIF" ou Association pour la Réhabilitation des Terres Inutilisées ou en Friche. Celle-ci compte à ce jour 110 membres dont une quarantaine actifs, dispose de 10Ha de terre, bientôt 13 (nous visons 31 Hectares en 2007) que nous nous répartissons entre membres dans un esprit de non-propriété privée mais de sécurisation collective.
Pour plus d’informations voir "Réponses" à la fin du site Passerelle Eco "Association Terre Commune".