L’affaire fera sourire, c’est certain !
Mais elle agace aussi, et irrite les promoteurs d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Le purin d’orties serait hors-la-loi, interdit de vente ! L’annonce aurait pu passer inaperçue tant elle semble concerner peu de monde, en fait, elle a fait l’effet d’une véritable bombe.
Pourquoi ?
– Parce que les extraits végétaux sont l’une des rares alternatives à l’utilisation des pesticides et fongicides.
– Parcequ’un public de plus en plus nombreux réclame des aliments de qualité ;
Or, alors que les pouvoirs publics prennent enfin conscience que l’on est sans doute allé trop loin en matière d’agriculture intensive et d’emploi de produits phytosanitaires polluants, voilà que l’un des emblèmes de la culture raisonnée et de l’agriculture biologique se trouve, commercialement parlant, banni !
Que reproche-t-on au juste au purin d’ortie ?
Serait-il dangereux pour la santé publique ? Aurait-il provoqué une quelconque intoxication ? Causerait-il la prolifération de nouveaux germes ? De virus ? De microbes ?
Rien de tout cela : en dehors du fait de ne pas sentir la rose, le purin d’ortie est irréprochable !
Alors ?
En fait, on lui reproche simplement de ne pas exister ! Comme d’autres extraits de plantes utilisés en maraîchage, en arboriculture fruitière ou en viticulture, le purin d’ortie ne correspond à aucune des normes de commercialisation en vigueur dans le domaine agricole. Ni engrais, ni amendement, ni traitement classique !
Pourtant, ces extraits ne manquent pas d’atouts :
– Ils sont efficaces et parfaitement respectueux de l’environnement.
– Ils sont d’un coût faible.
– Ils permettent de diminuer en agriculture conventionnelle de façon spectaculaire les doses des produits phytosanitaires polluants et donc leurs retombées indésirables.
– Enfin, ils rendent le producteur moins dépendant de l’agrochimie ! Mais ce dernier avantage est peut-être, aux yeux de certains, un défaut majeur.
Que faire ? Tout d’abord réagir !
Face à cette interdiction, qui semble absurde, et pour le moins prise sans concertation, une association a décidé de défendre les intérêts de ces produits et par voie de conséquence ceux des consommateurs.
Pour faire entendre sa voix, elle a lancé une pétition de soutien par laquelle elle demande une homologation conforme à la nature de ces produits, ni engrais ni phytosanitaires mais biostimulants.
un livre : Purin d’Ortie et Compagnie
Le hasard veut qu’au moment même où cette mesure frappe le purin d’ortie, trois jardiniers bien connus, Bernard Bertrand, Jean-Paul Collaert et Eric Petiot, préparaient la sortie d’un ouvrage faisant Ie bilan des dernières avancées dans cette discipline.
Ce traité des extraits à base de plantes, fièrement titré : « Purin d’ortie et compagnie », disponible d’ores et déjà (voire en fin de cet article). On y découvre que Ies extraits de plantes sont une affaire sérieuse ; que la France est en pointe en ce domaine, grâce aux essais engagés par ceux-la mêmes qui sont menacés par la mesure édictée cet automne !
Les auteurs lancent également une vaste campagne de sensibilisation auprès du public pour mieux connaître ces produits, récolter témoignages et expériences.
De nombreuses manifestations ont lieu tout au long de l’année ; Contactez l’Association des Amis de l’Ortie pour un calendrier. Chacune de ces participations sera I’occasion de conférences et tables rondes sur un thème qui, actualité oblige, devient brûlant !
Actualité : en Mai 2006
Nouveau : Comment la situation a évolué pour les purins d’ortie, leur commercialisation, homologation ?
bonjour
en fouillant sur internet ,j’ai retrouvé toute la préparation de la législation ....en 2001.......!! page du CETE extraits plantes