Compte-rendu de la réunion du 19 septembre du groupe "Habitat Groupé Duchère"
Stage Ecoconstruction et écologie pratique avec l’association Passerelle Eco
Un certain nombre de numéros de la revue Passerelle éco sont sur la table, à la disposition des participants pour le temps d’accueil. Nous regardons les photos prises sur le lieu de vie de Jean Luc et Caroline, qui héberge aussi le bureau de l’association Passerelle éco.
Florence et Colette B. rendent compte de leur participation à une semaine de « chantier de rénovation, écologique ». (Le groupe était constitué de 13 stagiaires).
Les photos illustrent un peu comment nous avons vécu tout ça, et expliquent quelques aspects des choix de vie de Jean-Luc et Caroline et .
Je retiendrai 3 points :
– 1. L’essentiel de leur choix vise à la simplicité de vie, la frugalité : récupération, bricolage, autonomie… ils consomment bio et local utilisent les échanges SEL, sont équipés de panneaux photovoltaïques, toilettes sèches, utilisent (quand le temps le permet) un four solaire...
Leur activité professionnelle au-delà du fait qu’elle entre en cohérence avec ces choix de vie (boulangerie bio/revue) s’accompagne d’un travail important de pédagogie et de diffusion de l’écologie (animation, intervention auprès des scolaires, formation…). En vivant dans un lieu isolé (où le foncier est accessible), Jean Luc et Caroline utilisent quotidiennement leur véhicule. Au début, ils ont veillé à ne pas le faire, mais ils ont constaté qu’ils ne voyaient alors personne. Ils ont donc choisi de s’insérer dans leur environnement humain, au détriment de leur budget voiture et des conséquences sur l’environnement naturel.
– 2. Florence a été « bien brassée » par ce stage, les rencontres avec des personnes « très chouettes » et le fait de se confronter à une certaine radicalité, à la rusticité du confort.
Les choix de vie de JL et Caroline nous bousculent dans nos propres habitudes, ils disent qu’on peut aller loin dans la remise en question. Une démarche qui appelle à la créativité l’inventivité loin de la culpabilisation.
Nous avons aussi expérimenté des techniques de communication dans le groupe (bâton de parole), place de la « préparation » corporelle avant les échanges... etc…
– 3. Colette a eu quelques difficultés au cours du chantier pour passer d’une position souvent de meneuse, hyperactive, à une position de simple exécutante, avec des moments « où on se marche sur les pieds » en réalisant une tâche. Et elle trouve l’expérience fort enrichissante.
Pour conclure : nous espérons :
– faire à nouveau un chantier de ce type dans l’année (aux Amanins ?)
– garder le lien avec Jean Luc et Caroline (stage à Lyon de construction de four solaire ?)
Que signifie « être écolo » pour chacun d’entre nous ?
Nous faisons un tour de parole. Je retransmets quelques notes, sans citer les personnes :
– a) Faire ce qui semble juste, être en paix. Prendre conscience de sa pollution intérieure, de la force du psychisme (référence aux expériences du docteur Hammer : dans des conditions de pollutions similaires, on peut ou non développer une maladie en fonction du stress ou de l’absence de stress généré par cette pollution). Notion d’écologie totale. (personne crudivore depuis 25 ans).
– b) Cite le Christ : « Ce qui peut nous souiller, c’est plus ce qui sort de notre bouche que ce qui y rentre ». Cette personne se pose un ensemble de questions sur ses interactions avec son environnement naturel et humain.
– c) Faire attention à ce qu’elle consomme, aux circuits économiques qu’elle soutient. A l’écoute des intervenants précédents, cette personne se trouve dans une écologie très matérialiste, sociale et politique.
– d) Se pose beaucoup de questions : l’attitude « écolo » ne peut nous éviter de mourir, ce qui naturel. Pourtant être écolo c’est choisir ce qui est propice à la vie.
– e) Est dans le brouillard, ce questionnement est nouveau. « Tendre vers l’agriculture raisonnée » : par exemple, cette personne a eu recours récemment à l’utilisation de l’herbicide Round Up (ce qui nous fait réagir : est-ce qu’on n’aurait pas pu aller prêter nos mains pour éviter cela ?)
– f) Se rattacher à ce qui facilite la vie, ou ne l’empêche pas, sans en faire une religion ! Rejoint la première intervention sur la force du psychisme, mais pense qu’il y a des substances toxiques, qui font leur œuvre indépendamment de notre conscience. Cette personne trouve très intéressante la démarche de Pierre Rabhi, tout à fait non violente et cohérente.
– g) C’est se reconnecter à l’essentiel, dans la joie de l’évidence. Est rentrée dans le bio et le végétarisme avec plaisir et spontanéité, sans être stricte. Cette personne est nourrie par la spiritualité, a le souci de la transmission et pense que notre collectif peut assurer cette transmission.
– h) Cette personne est issue d’une famille qui cultivait son jardin : elle a l’habitude de cela. Elle est intéressée surtout par la dimension humaine de l’écologie.
i) Cette personne aussi a été élevée dans une famille très écolo, qui cultivait son jardin. Elle reste fidèle à ces habitudes et elle voit avec plaisir que son fils s’inscrit dans cette filiation.
Ce fut un très bel échange, où chacun a exprimé des choses très personnelles. Je (Colette B.) pense que le groupe est très riche de nos diversités, qui reposent cependant sur un socle commun, puisque nous nous voulons « écolos ». Vivement que notre projet soit réalisé !
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