Pour un bon compostage, il faut vraiment retourner le tas de temps en temps, de manière à aérer les matières. En l’absence d’aération suffisante, le compost se fait mal, il dégage des odeurs désagréables ... et dégage aussi 300 fois plus de gaz à effet de serre !
C’est, en quelques mots clairs, le résumé des études présentées ci après. Pour faciliter la digestion de ce texte au style quelque peu technocrate, vous trouverez une vidéo d’humour en bas de cette page...
Il existe très peu de travaux et de données sur les impacts environnementaux du compostage individuel, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Ci-joint en annexe quelques éléments de bibliographie disponibles.
Le compostage, qu’il soit individuel ou collectif, est émetteur potentiel de GES. Le niveau d’émission est extrêmement dépendant des pratiques mises en œuvre, conduisant à des conditions plus ou moins aérobies : lorsqu’ils sont bien menés, le compostage individuel et le compostage collectif semblent avoir des émissions du même ordre de grandeur. Dans le cas contraire, des zones plus ou moins importantes au sein des matières en fermentation sont privées d’air (et ce d’autant plus que les quantités traitées par unité de surface sont importantes) et sont donc le lieu d’une méthanisation du type de celle rencontrée en élimination par stockage avec probablement un niveau d’émissions comparable à celui d’un stockage moderne.
Plus généralement, dans l’appréciation de ces impacts, il convient de toujours se référer à la solution qui serait utilisée en substitution du compostage individuel, solutions qui sont schématiquement :
– Soit d’autres pratiques de gestion domestique (alimentation
animale, paillage, brûlage, etc.)
– Soit la dégradation non contrôlée dans le milieu naturel,
– Soit la gestion biologique collective (compostage ou
méthanisation)
– Soit le traitement thermique (incinération)
– Soit le stockage en décharge.
Dans ces conditions, l’appréciation des impacts relatifs du compostage individuel devient très complexe et très dépendante des situations locales ou techniques particulières. Cependant, les solutions mettant en œuvre une valorisation énergétique (incinération, méthanisation), lorsque celle-ci est optimale, présentant un meilleur bilan du point de vue de l’effet de serre.
Ce qu’on peut affirmer, c’est que bien mené le compostage individuel n’est pas a priori plus contributeur que les solutions alternatives collectives de gestion sans valorisation énergétique. Ces considérations conduisent surtout à promouvoir un accompagnement très poussé des particuliers lors des opérations de développement du compostage individuel, qui ne doit en aucun cas se limiter à une distribution de composteurs, mais inclure une « formation » et un suivi des particuliers concernés, ce que font de nombreuses collectivités (en Belgique, Alsace, Vendée, …) par le biais de « maîtres-composteurs » bénévoles ou salariés des collectivités.
COMPOSTAGE INDIVIDUEL ET EFFET DE SERRE
ANNEXE : RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les études sont, à notre connaissance, peu nombreuses. Des données retrouvées, il ressort que de manière générale les matières organiques en dégradation sont émettrices. Les niveaux d’émissions sont dépendants des déchets organiques (déchets verts/déchets de cuisine) concernés et du process de transformation avec une prépondérance du ratio [conditions aérobies/conditions anaérobies] dans les facteurs influençant l’émission.
Ces propos s’appuient sur les éléments bibliographiques suivants :
– Dans une récente étude, RDC (2004) estime que les émissions de méthane lors du compostage individuel varient en fonction de la conduite du process : pour un process bien mené et garantissant de bonnes conditions aérobies, les émissions sont équivalentes à celles d’un compostage industriel. Une hypothèse maximaliste est posée pour le compostage mal mené qui émet en condition anaérobie des quantités équivalentes à celle d’une mise en décharge de la FFOM. Ces hypothèses s’appuient sur un travail de AEA Technologie (non publié encore).
– Ces hypothèses ne sont pas entièrement corroborées par une étude Australienne (Lundie et Peters, 2005) qui a mené une étude ACV de diverses options de gestion des déchets alimentaires. Parmi les hypothèses de travail on trouve : une émission annuelle en g CO2-eq/tonnes de déchets alimentaires (MS) :
- pour le compostage individuel en conditions aérobies : 2 614
- pour le compostage individuel en conditions anaérobies : 7 142 857
- pour le compostage centralisé : 340 133
- pour la mise en décharge : 1 857 666
– Enfin, l’étude menée pour le compte de l’ADEME par le groupement CEMAGREF-INRA-CREED-ANJOU RECHERCHE- ECOBILAN -ORVAL (2004) a pu par l’analyse de la littérature définir les gammes d’émission suivantes lors du compostage en plate-forme (g/tonne déchets (MS)) :
- CH4 (méthane) : Ordures Ménagères 476 - 9 524 ; Biodéchets : inconnu mais par extrapolation entre 1 000 et 2 000 ; Déchets verts : 9 524
- CO2 (dioxyde de carbone) : Ordures Ménagères : 100 000 - 222 000 ; Biodéchets : 900 000 - 950 000 ; Déchets verts : 22 000 – 1 202 000
Au total, avec les chiffres ci-dessus, on peut estimer que le compostage centralisé des biodéchets génère en g eq CO2/t : 921 000 - 992 000.
Ce chiffre est plus élevé que celui fourni par Lundie et Peters mais reste dans des ordres de grandeurs comparables.
Enfin, les chiffres donnés ci-dessus sont calculés pour le seul process, les émissions de la phase transport ne sont pas prises en compte. Pour les GES elles pèsent peu dans le bilan (selon Lundie et Peters 2005 : le poste transport ne représente que 3% des émissions de g CO2 eq/t de la filière compostage centralisé).
"ma merveilleuse compostière"
C’est une histoire pour rêver et rire, ne jetez pas votre portable au compost !
Il est vrai que c’est un sujet très interessant. Cependant quelques remarques :
1/ Il est quand même un peu limite de citer des articles de 2004 et 2005 comme récents... Plus de 14 ans... 2/ personne ne différencie compostage et lombri-compostage... notion quand meme essentielle ! 3/ meme si le méthane est 25 fois plus puissant que le gaz carbonique en potentiel de réchauffement global (PRG), un facteur 2700 entre la production de CO2 eq par compostage anaerobie (7.142.857) et aerobie (2614) semble complètement loufoque ! Il y a un atome de carbone dans le CO2 comme dans le methane... ont t’ils trouvé un moyen de créer de la matière ?? 4/ ces etudes reposent sur énormément d’estimations, on peut regretter le manque de données reelles mesurées... 5/ une estimation allant de 22000 à 1200000 ! soit les auteurs sont incompétents soit plus probable ils n’en savent rien car les datas sont trop pauvres... et ils brodent...
Bref tirer des conclusions la dessus...