Lors de la séance de questions et réponses du 27 avril 2010 au Sénat, la question a été posée de l’avenir de la profession d’herboriste. Ce point a déjà été présenté en détail dans un article de ce site : Aspect Juridique et Statut de l’Herboriste, mais la réponse de Mme Rama Yade, secrétaire d’État chargée des sports, est très claire ... et témoigne d’une formidable méconnaissance de la réalité... ou d’un franc parti pris pour la profession de pharmacien au détriment de la santé et de la bourse des bénéficiaires potentiels des herbes médicinales.
Voici le compte rendu de cet entretien :
M. Jean-Luc Fichet. - En 1941, le diplôme d’herboriste a été supprimé à un moment particulièrement sombre de notre histoire. Chaque année 200 étudiants souhaiteraient embrasser cette profession mais les propositions de loi tendant à la rétablir n’ont jamais abouti alors que nos voisins offrent de telles formations. Avec internet, il est possible de commander des plantes, au moment où la population souhaite recourir à des formes de soins moins coûteuses et moins agressives.
A l’heure où le déficit de la sécurité sociale va grandissant, voilà une solution d’avenir. Depuis 2007, les préparations magistrales à base de plantes vendues en pharmacie ne sont plus remboursées. Pourquoi les pharmacies en gardent-elles le monopole ?
Quelles mesures le Gouvernement entend-il mettre en oeuvre pour promouvoir la médecine des simples ?
Mme Rama Yade : Aucun diplôme d’herboristerie n’est plus délivré depuis 1941.
La plupart des plantes médicinales ne sont disponibles qu’en pharmacie, car les pharmaciens ont reçu une formation adéquate. Certaines plantes peuvent cependant être vendues en dehors des officines. De 34 en 1979, leur nombre a été porté par décret à 148 en 2008. Ce système garantit un accès large et sûr aux plantes médicinales : il n’est pas envisagé d’aller plus loin.
M. Jean-Luc Fichet. : Je craignais cette réponse : les pharmaciens ne s’intéressent pas aux plantes, produits sur lesquels ils réalisent de faibles marges. Les conseils qu’ils prodiguent sont quasi nuls.
La vente de 148 plantes médicinales est autorisée en dehors des pharmacies, mais sans pouvoir l’accompagner d’aucun conseil thérapeutique.
Il faut donc rétablir un diplôme d’herboriste, pour répondre à l’attente de la population et à la demande de jeunes étudiants.
LES CAROTTES NE SONT PAS ENCORE CUITES !
http://plantesmedicinales.wordpress.com/2011/07/12/proposition-au-senat-sur-la-profession-d%E2%80%99herboriste/